Meurtre d'Ivry-sur-Seine : l'adolescent mis en examen "reconnaît sa participation" et "est écrasé par sa responsabilité", selon son avocat
Selon Adrien Gabeaud, "les réseaux sociaux sont un facilitateur et un accélérateur du passage à l'acte parce qu'ils permettent une surenchère".
L’adolescent de 14 ans mis en examen pour le meurtre d'une jeune fille de 17 ans à Ivry-sur-Seine "reconnaît sa participation" et "réalise petit à petit la gravité" des faits, a expliqué son avocat Me Adrien Gabeaud, lundi 17 mai sur franceinfo. La victime a été poignardée vendredi 14 mai après une brouille née sur les réseaux sociaux. L'avocat assure que les échanges sur internet étaient "dépourvus de menaces" et ne visaient pas la famille de la victime. Dans ce genre d'affaire, "les réseaux sociaux sont un accélérateur du passage à l'acte parce qu'ils permettent une surenchère de manière débridée", analyse Me Adrien Gabeaud.
franceinfo : Est-ce que votre client a conscience de ce qu'il a fait ?
Adrien Gabeaud : Il réalise petit à petit la gravité et l'immense responsabilité qu'il endosse, avec ses mots à lui, c'est-à-dire avec des mots et une réflexion d'un jeune garçon de 14 ans. Cela constitue forcément un décalage avec la maturité qu'un adulte peut observer lorsqu'il est dans la même situation. Mais il reconnaît sa participation et il est complètement écrasé par sa responsabilité et les conséquences à tous les égards.
Comment est-ce qu'il explique son geste, le fait d'être remonté chez lui pour aller chercher un couteau et poignarder une adolescente ?
Il explique son geste en répondant à toutes les questions qui lui sont posées, en donnant des précisions chronologiques, étape par étape et en aucune manière il ne l'explique comme un acte prémédité. D'ailleurs, aucune préméditation n'a été retenue contre lui. Et il explique ces événements dans l'enchaînement de plusieurs séquences qui ont trouvé leur origine d'abord dans des échanges sur les réseaux sociaux, puis ensuite dans une première séquence de bagarre dont il faisait plutôt l'objet, ce qui est avéré, et ensuite dans le troisième et dernier événement où il est allé chercher un couteau qu'il a utilisé contre la victime.
Ce qui a déclenché ces tensions ce sont donc des échanges sur les réseaux sociaux ? Est-il vrai que votre client s'en serait pris à la petite sœur de la victime ?
Ce n'est pas exactement ça. Il y a eu des échanges sur les réseaux sociaux, ces échanges sont dépourvus de menaces. Ils visaient des personnes qui n'ont rien à voir avec la famille de la victime. En revanche, la sœur de la victime a voulu avoir une explication avec mon client et celle-ci était accompagnée de Marjorie, de son frère et d'autres personnes. Et c'est dans ce cadre-là qu'il y a eu une première séquence de bagarre dont mon client a été plutôt victime, avant la dernière séquence où mon client muni d'une arme blanche a causé la mort de la victime.
Vous êtes spécialisé dans les affaires de bandes, constatez-vous que les réseaux sociaux accentuent la violence et les règlements de compte ?
Oui, les réseaux sociaux sont un facilitateur et un accélérateur du passage à l'acte parce qu'ils permettent une surenchère, des provocations, parfois même des menaces, de manière débridée, sans filtre, comme si c'était un défouloir de part et d'autre. Le passage du virtuel, c'est à dire des réseaux sociaux, au réel, avec des affrontements la rue, est facilité, accéléré même par les réseaux sociaux. Et nous nous apercevons que les protagonistes sont de plus en plus jeunes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.