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Trois questions sur Mastodon, le réseau social présenté comme le nouveau Twitter, où les utilisateurs sont "pouet" à tout

Lancé en octobre 2016, ce réseau social, qui ressemble à Twitter, connaît un pic d'inscriptions depuis le début du mois d'avril.

Article rédigé par franceinfo
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Capture écran du réseau social Mastodon, le 5 avril 2017. (MASTODON)

Au revoir le petit oiseau bleu, bonjour le mammouth laineux ? Depuis lundi 3 avril, le réseau social Mastodon, similaire à Twitter, connaît un pic de nouveaux utilisateurs, au point que son portail d'inscriptions est régulièrement suspendu.

Plateforme de microblogging lancée en octobre 2016, Mastodon permet de poster des courts messages et des liens à travers des "toots", des "pouets" en français. Contrairement à Twitter, l'affichage des messages se fait par ordre chronologique, sans publicité ou algorithme, précise Le Monde. Une interface plus authentique appréciée par de nombreux usagers. Franceinfo fait le point.

Mastodon, c'est quoi au juste ?

Mastodon est un réseau social similaire à Twitter créé par le développeur allemand Eugen Rochko. Il permet de poster des messages et des liens sur sa timeline, auxquels n'importe qui peut répondre. Les messages sont appelés "toots", ou "pouets" en français, et peuvent faire jusqu'à 500 signes maximum, contre 140 sur Twitter.

Les personnes inscrites peuvent choisir, pour chacun de leur message, s'il est public ou privé, précise Mashable (en anglais). Ils peuvent aussi placer un avertissement devant leurs "pouets", que les autres usagers pourront voir uniquement s'ils le choisissent.

En termes d'apparence, Mastodon ressemble à Tweetdeck, un outil populaire de gestion Twitter. Chaque utilisateur peut suivre plusieurs fils en simultané, présentés sous forme de colonnes. L'affichage des "pouets" se fait par ordre chronologique, sans publicité, message sponsorisé ou algorithme favorisant un message plutôt qu'un autre, contrairement à Twitter, développe Le Monde.

Comment ça marche concrètement ?

Présenté comme plus "authentique" et "libre" par ses créateurs, Mastodon a été développé sur un modèle ouvert, il n'appartient à aucune firme. "Libre, en open source et décentralisé", résume le site Numerama. Chacun peut s'inscrire à "l'instance" de son choix, "une sorte de nom de domaine à la façon de gmail.com ou hotmail.fr pour les e-mails", précise Le Monde. A chaque instance correspond un serveur et un flux de messages, auquel l'utilisateur a accès par défaut.

N'importe qui peut aussi créer sa propre instance, que d'autres utilisateurs pourront ensuite rejoindre, précise Numerama. Elles sont à l'image des Etats, compare le site spécialisé : "Elles ont leurs propres règles. Une instance peut être totalement laxiste, quand une autre peut avoir des règles plus strictes sur les contenus à publier." Pour le moment, il existe une cinquantaine d'instances créées par les utilisateurs, publiques, semi-publiques ou privées. Ce qui permet de multiplier les canaux de discussion et les serveurs décalés, comme celui de la maison Targaryen (référence à la série Game of Thrones) ou de Witches Town (littéralement "la ville des sorcières"), précise Le Monde.

En décentralisant les données de chaque compte, Mastodon évite aussi les critiques liées aux problèmes de sécurité ou d'éthique de Twitter, reprend Le Monde, ainsi que tout risque de piratage.

Mais qui l'utilise ?

Selon les données de Mastodon, le réseau social regroupe, mercredi 5 avril en début d'après-midi, 41 000 utilisateurs et cumule plus d'un million de "pouets" publiés sur 404 instances. Pour l'instant, le réseau social semble surtout apprécié des usagers "très connectés". "C’est classe d’être dans les pionniers et que ça ressemble au Twitter d’il y a quelques années, pour les nostalgiques de leur jeunesse", raconte Antoine, 23 ans et agent de voyage, au Monde.

Parmi les premiers inscrits, beaucoup semblent séduits par l'absence apparente de trolls, mais le système reste obscur pour le grand public. "C’est beaucoup trop compliqué pour que ça devienne mainstream, juge l'un des utilisateurs, interrogé par le quotidien. Notamment le système d’instance. Et cinq cents caractères, c’est probablement trop long." 

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