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Vidéo Influenceurs : quand le placement de (mauvais) produits fait des dégâts

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Influenceurs : quand le placement de (mauvais) produits fait des dégâts (Complément d'enquête / France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Si le placement de produit est devenu une poule aux œufs d'or pour les influenceurs autant que pour les marques, il arrive aussi qu'il fasse des victimes... C'est le cas de Cindy, 38 ans. A Orange, cette mère de famille nombreuse devenue influenceuse a raconté à "Complément d'enquête" ses démêlés avec une agence de marketing d'influence... et comment, selon elle, elle a dû se raser la tête à cause d'un shampoing.

Cette mère de neuf enfants est devenue très populaire sur Instagram après sa participation à l'émission de TF1 "Familles nombreuses : la vie en XXL". L'agence We Events (qui appartient au groupe Satisfaction, dirigé par l'animateur Arthur) lui a alors proposé un contrat : elle toucherait 100 euros par vidéo où elle placerait notamment des shampoings vendus 30 euros le flacon.

"Grosse perte de cheveux, démangeaisons", se plaignent les internautes

Des shampoings que Cindy utilise quotidiennement, avant de lire les avis de ses abonnés sur Instagram. Elle qui ne comprend pas pourquoi elle perd soudainement ses cheveux "en masses", raconte-t-elle, aurait trouvé l'explication dans leurs posts, qu'elle cite : "grosse perte de cheveux, démangeaisons", "j'ai eu une mycose à cause de Nicky Paris", "une amie n'a plus de cheveux à cause d'eux"...

Cindy affirme qu'elle a alors contacté We Events, où on lui aurait conseillé, selon ses dires, de "faire ce que beaucoup font : mettre [ses] produits [à elle] dans les packagings". L'agence lui aurait même envoyé des photos d'autres femmes à mettre en ligne à la place des siennes. "Impensable de continuer à travailler avec eux", juge Cindy, qui rompt son contrat. Quant à ses cheveux, elle dit avoir dû opter pour une solution radicale, qu'elle a bien sûr mise en ligne sur ses réseaux : se raser la tête. "Encore à l'heure actuelle", dit-elle, elle ne comprend pas "comment ce genre de produits peut exister et être mis sur le marché".

Des substances interdites dans neuf produits de la marque 

Cindy n'est pas la seule à se plaindre de cette marque de shampoing. Sur internet, d'autres consommateurs témoignent, photos à l'appui. Depuis, une procédure judiciaire oppose la marque et son fournisseur. "Complément d'enquête" s'est procuré un jugement de la cour d'appel de Paris. On y apprend qu'avant le partenariat proposé à Cindy, la Direction de la répression des fraudes avait découvert dans ces shampoings, dès fin 2019, plusieurs substances interdites d'utilisation. Ce que des analyses ultérieures ont confirmé, et ce pour neuf produits de la marque Nicky Cosmetics.

Qui est donc le propriétaire de cette marque ? Il s'agit de… l'agence We Events, qui s'est mise à produire sa propre gamme de shampoings. Son PDG, Wesley Nakache, a refusé les demandes d'interview de "Complément d'enquête". Joint au téléphone, il plaide "une erreur de [leur] fournisseur". Mais son métier, "être entrepreneur et pouvoir monter des business", ainsi qu'il le définit, lui assure-t-il des compétences en matière de shampoing ?

Extrait de "Arnaques, fric et politique : le vrai business des influenceurs", un document de "Complément d'enquête".

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