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Vidéo La philosophe Laurence Devillairs parle du droit à l’imperfection sur les réseaux sociaux

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À l'ère des réseaux sociaux où les faits et gestes des utilisateurs semblent irréversibles, les internautes sont devenus juges, ne laissant plus de place à l'imperfection. La philosophe Laurence Devillairs parle de cette génération où le droit à l’erreur n’est plus permis.
VIDEO. La philosophe Laurence Devillairs parle du droit à l’imperfection sur les réseaux sociaux À l'ère des réseaux sociaux où les faits et gestes des utilisateurs semblent irréversibles, les internautes sont devenus juges, ne laissant plus de place à l'imperfection. La philosophe Laurence Devillairs parle de cette génération où le droit à l’erreur n’est plus permis. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
À l'ère des réseaux sociaux où les faits et gestes des utilisateurs semblent irréversibles, les internautes sont devenus juges, ne laissant plus de place à l'imperfection. La philosophe Laurence Devillairs parle de cette génération où le droit à l’erreur n’est plus permis.

Pour Laurence Devillairs, le numérique n'est pas un monde de liberté mais plutôt de la perfection où “il faut faire attention à ce qu'on dit parce qu'on n'a pas le droit à l'erreur”, explique-t-elle. “Ce qui me frappe, c'est que le monde du numérique, que j'aime pour sa rapidité, est un monde très fermé, irréversible ou très normé, où il faut dire des choses et pas d'autres”. La philosophe explique que les réseaux sociaux donnent naissance à des “esprits clubs”, qui s'apparentent à des tribunaux, jugeant ainsi ce qui est bien ou mal. 

“Un effet de génération”

Laurence Devillairs se dit “frappée de voir que la jeune génération, aujourd'hui, n'est pas très punk. Elle est plutôt dans une forme de moralisme. Les jeunes sont vraiment dans la valeur, qu'il faut valoriser tel comportement ou non”. Aujourd’hui, la jeune génération serait, selon elle, plus dans le moralisme que dans la morale. Ces questions du droit à l’erreur touchent aussi des interrogations qui relèvent des valeurs notamment l’écologie. Laurence Devillairs explique que le fait de reprocher à un militant écologiste d’utiliser un téléphone ou une voiture s’approche du puritanisme. “Le puritanisme, c'est quoi ? C'est l'idée que si je ne me suis pas rendu parfait au point d'être pur, sans défaut, dans une cohérence rigide, alors je n'ai pas le droit de dire ce que je dis, je n'ai pas le droit d'être celui que je veux être”.

Pour elle, la rigidité, l'idée de perfection, de puritanisme, n'est pas la morale. “Si vous dites ça, vous niez la possibilité de l'engagement. Et l'engagement, c’est se dire ‘à un moment donné, je me mets debout et je dis non, ça, non’”.

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