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Caméras intelligentes, lutte anti-drone : comment le gouvernement se prépare pour sécuriser les Jeux olympiques de Paris 2024 ?

La France va accueillir de grands événements sportifs planétaires comme la Coupe du monde de rugby 2023 ou les Jeux olympiques de Paris 2024. Entre menace terroriste et cyberattaques, le gouvernement organise déjà la sécurisation de ces événements.

Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les anneaux olympiques devant la mairie de Paris, en mars 2022. (LP / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Les Jeux olympiques de Paris en 2024 mais aussi la Coupe du monde de rugby à l'automne 2023 : la France se prépare à accueillir de grands événements sportifs planétaires. Des rendez-vous qui vont évidemment attirer beaucoup de monde mais qui posent d'ores et déjà des questions sécuritaires. 

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Pour le ministère de l'Intérieur, ce sont des chantiers qui se préparent dès maintenant. C'est d'ailleurs le fil rouge du nouveau mandat du ministre Gérald Darmanin, "assurer la sécurité au sens très large", assure à franceinfo le ministère, à l'aune de ces deux compétitions majeures, et notamment les Jeux olympiques d'été, pour la première fois depuis un siècle.

Le ministère de l'Intérieur attend entre quinze et seize millions de visiteurs en France en neuf mois, sur de nombreux sites, y compris en Outremer. Le défi est colossal en matière de sécurité publique et de menaces, qu'elles soient terroristes ou cyber. "Il faut se moderniser et faire évoluer aussi la lutte contre le terrorisme", confie une source proche du dossier.

Le développement des caméras "intelligentes"

Le ministère de l'Intérieur se prépare à passer à la vitesse supérieure en matière d'intelligence artificielle. Il veut notamment développer la vidéo protection dite "intelligente", des caméras capables de détecter en temps réel des mouvements de foule, des comportements suspects, des véhicules qui roulent trop vite, grâce à des algorithmes, toutefois sans permettre d'identifier une personne. En revanche, pas de recours à la reconnaissance faciale, assure l'entourage de Gerald Darmanin : elle comporte trop de risques d'atteintes aux libertés individuelles.

Cependant, même sur les caméras "intelligentes", la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) rappelle que "ces nouveaux outils vidéo peuvent ainsi conduire à un traitement massif de données personnelles, parfois même de données sensibles, et entraîner un risque de surveillance généralisée". Elle demande donc au gouvernement d'encadrer cette pratique par des textes législatifs ou réglementaires, ce que devrait faire le ministère de l'Intérieur après les législatives.

Les drones, un outil de renseignement mais aussi une menace

Le ministère de l'Intérieur pointe également la question des drones comme outil de renseignement, par exemple lors de manifestations ou de rodéos sauvages. En revanche, les forces de l'ordre ne peuvent pas s'en servir dans leurs enquêtes pour le moment. Le ministère de l'Intérieur espère faire évoluer la législation.

Il y a également la question des drones en tant que menace terroriste. Les objets volants peuvent transporter des explosifs. C'est un scénario que redoute le ministère. "Il faut mieux se préparer et mener une politique anti-drone avant la coupe du monde de rugby et les JO" confie-t-on dans l'entourage du ministre.

Une hausse du budget "cyber"

Enfin, le gros défi se situe également du côté des cyberattaques. Sur les quinze millions d'euros budgétés sur cinq ans pour la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur, la moitié est pour le cyber.

Au ministère, on évoque plus de quatre milliards de cyberattaques pendant les jeux de Tokyo, des jeux pourtant sans spectateur. "Cela pourrait être multiplié par 4 pour Paris !", estime une source...

Le ministère souhaite donc des formations au codage dans les écoles de police ainsi que quatre places réservées à des polytechyniciens au concours d'entrée.
La place Beauvau, là aussi, veut passer à la vitesse supérieure avec un seul objectif : "Que les JO de Paris ne soit pas attaqués".

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