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Cybercriminalité : "Internet devient un champ de bataille" où "tout le monde est ciblé" prévient l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information

  L'agence publie ce lundi son rapport annuel sur la cybercriminalité.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information a publié son rapport annuel lundi 15 avril. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"En termes de risques on peut tout imaginer", prévient lundi 15 avril sur franceinfo Guillaume Poupard, le directeur général de l'ANSII, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, qui publie son rapport annuel.

On assiste aujourd'hui à "une montée en puissance de la cybercriminalité", estime Guillaume Poupard, qui va jusqu'à affirmer qu'"internet devient un champ de bataille". "Tout le monde est ciblé", affirme le président de l'ANSII, y compris les États, et la démocratie.

"Il y a un vrai risque qui se développe"

"Tous les grands événements de la vie démocratique : les élections mais aussi les Jeux Olympiques, le G7, le G20, sont des moments sensibles où les attaquants peuvent en profiter pour obtenir des effets, pour perturber ou même provoquer des catastrophes".

Jusqu'à pouvoir un jour truquer les résultats des élections ? "C'est ce qu'il faut éviter", estime Guillaume Poupard, mais "en termes de risque on peut tout imaginer, donc l'idée est d'anticiper ce risque de manière à ce qu'il ne se réalise pas. Donc pour l'empêcher, on travaille étroitement avec le ministère de l'Intérieur, avec les équipes de campagne, pour leur dire 'attention il y a un vrai risque qui se développe, ne soyez pas naïfs, préparez-vous, et n'attendez pas la catastrophe' donc tout cela est vraiment une question d'anticipation".

Des véritables petites armées

Des cybercriminels qui sont souvent "probablement des mafias" même s'il est "très compliqué" d'attribuer les attaques mais "ce qui est certain c'est que l'image que l'on a parfois de l'étudiant génial seul dans son garage est devenue vraiment anecdotique". Aujourd'hui "on a des vrais méchants qui gagnent beaucoup d'argent, qui le réinvestissent, des petites armées qui développent des capacités d'attaques et qui avec quelques dizaines de personnes très compétentes peuvent obtenir des effets dramatiques".

"Notre très grande crainte est d'avoir des mafias qui sont protégées par les États et qui pourraient potentiellement servir de réserves opérationnelles pour des États qui les protègent, et qui travaillent pour des actes qui deviendraient des actes de guerre".

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