Quelle est la combine de Volkswagen pour tricher aux contrôles antipollution ?
Le constructeur allemand a été contraint, vendredi, de rappeler près de 500 000 véhicules aux Etats-Unis.
Volkswagen risque gros. Accusé d'avoir triché sur les contrôles antipollution, le constructeur allemand a dû rappeler près de 500 000 véhicules aux Etats-Unis, pour avoir volontairement enfreint certaines réglementations antipollution, y compris sur des modèles Audi. La marque ajoute, lundi 21 septembre, qu'elle va cesser de vendre les modèles diesel quatre cylindres, jusqu'à nouvel ordre. Dans la matinée, son titre avait plongé de 21,80% à la Bourse de Francfort (Allemagne).
Un logiciel capable de mettre en échec les contrôles
"Volkswagen a fabriqué et installé des dispositifs sur certains modèles diesel des années 2009 à 2015, permettant d'invalider ou de rendre inopérants les systèmes de contrôle des émissions polluantes de ces véhicules", résume ainsi l'Environmental protection agency (EPA), dans une lettre publiée vendredi (en anglais). Ces 482 000 voitures diesel, de marque Volkswagen et Audi, étaient équipées d'un logiciel sophistiqué capable d'activer un dispositif de réduction des émissions de gaz polluants, comme les oxydes d'azote (NOx), quand la voiture était soumise à un test antipollution. Le reste du temps, la voiture contrevenait aux normes environnementales.
Ces véhicules émettaient alors jusqu'à 40 fois la norme standard d'oxyde d'azote, poursuit l'EPA (en anglais). "Utiliser un appareil pour échapper aux règles visant à garantir un air propre est illégal et constitue une menace pour la santé publique", a indiqué Cynthia Giles, une des responsables de l'EPA, citée dans le communiqué. L'oxyde d'azote, en effet, provoque de sévères troubles respiratoires, dont l'asthme.
Jusqu'à 16 milliards d'euros de pénalités financières
La supercherie a été détectée après une analyse de chercheurs indépendants de l'université de Virginie-Occidentale, qui avaient été mandatés par une organisation non-gouvernementale, l'International Council on Clean Transportation. Entre 2013 et 2014, des tests avaient été menés sur trois types de véhicules : les Volkswagen Jetta et Passat et la BMW X5. Alors que ce dernier modèle respectait les émissions indiquées, la première rejetait 5 à 20 fois plus d'oxyde d'azote et la deuxième 15 à 35 fois plus.
"Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public", a réagi Martin Winterkorn, le PDG de Volkswagen, mis devant le fait accompli. Cette affaire n'est pas seulement embarrassante pour l'image du groupe allemand : elle pourrait également se traduire par de très lourdes pénalités financières, pouvant théoriquement atteindre les 18 milliards de dollars (environ 16 milliards d'euros). Et ce n'est peut-être qu'un début. Berlin réclame au constructeur de lui indiquer si ces tricheries concernent aussi l'Allemagne et l'Europe.
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