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Législatives en Israël : droite et gauche à égalité

Le parti du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, est en tête, mais le centriste Yaïr Lapid réalise une percée inattendue. La formation de la prochaine coalition gouvernementale s'annonce compliquée.

Article rédigé par franceinfo
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Yaïr Lapid, ex-journaliste vedette de la télévision et leader du parti centriste Yesh Atid, la deuxième formation politique des législatives israéliennes, le 23 janvier 2013 à Tel Aviv (Israël). (AHMAD GHARABLI / AFP)

Plus les chiffres se précisent et plus la victoire de Benyamin Netanyahu paraît étriquée, mercredi 23 janvier. Le Premier ministre de droite devrait se maintenir au pouvoir en Israël. Mais la contre-performance de sa liste aux élections législatives de mardi devrait le forcer à une alliance avec un nouveau parti centriste, gagnant inattendu du scrutin. Les résultats définitifs ne seront annoncés que dans une semaine. En attendant, francetv info tire les premiers enseignements de ce scrutin.

Gauche et droite au coude à coude

Les blocs de droite et de centre gauche sont à égalité à l'issue du décompte de 99,5% des bulletins de vote. Ils obtiennent chacun 60 sièges, selon les chiffres publiés sur le site internet de la commission centrale électorale, mercredi.

Le bloc de droite est mené par l'alliance Likoud-Israël Beiteinou mais compte aussi le Foyer juif, la formation nationaliste religieuse représentant des colons dirigée par Naftali Bennett, et les partis ultra-orthodoxes séfarade et ashkénaze. Le bloc de centre gauche est plus hétéroclite encore. Il comprend notamment le parti centriste Yesh Atid, qui a créé la surprise, le nouveau mouvement centriste de l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, HaTnouha, et les partis arabes. 

Le Likoud affaibli

La liste commune formée par le Likoud du Premier ministre avec le parti Israël Beiteinou de son ex-ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, n'obtient que 31 sièges, contre 42 dans le Parlement sortant, selon la commission électorale. En dépit de sa contre-performance, Benyamin Netanyahu est le mieux placé, en tant que chef de file de la formation la plus importante, pour être désigné par le président Shimon Peres pour former le prochain gouvernement.

Prenant acte de son revers, Benyamin Netanyahu a d'ailleurs annoncé son intention de constituer le "gouvernement le plus large possible", devant les militants de son parti à Tel Aviv. Il s'est engagé à s'atteler immédiatement à cette tâche et a pressé Yaïr Lapid, le leader du Yesh Atid, de le rejoindre afin d'"accomplir de grandes choses pour Israël"

Une ex-star de la télé, vedette surprise de l'élection

Le parti centriste Yesh Atid a créé une énorme surprise en devenant la deuxième formation du pays avec 19 députés sur 120. Il a été lancé il y a un an à peine par l'ex-journaliste vedette de la télévision Yaïr Lapid. Le centriste de 49 ans, au physique avenant, a raflé la mise en se présentant comme le porte-drapeau des classes moyennes. Il s'impose comme le partenaire incontournable de toute future coalition gouvernementale. 

Ce nouveau venu en politique, devenu faiseur de roi, a lui aussi prôné un gouvernement "le plus large possible"."J'exhorte les dirigeants politiques à agir avec moi pour former ensemble le gouvernement le plus large possible qui unira les éléments modérés de gauche et de droite pour un réel changement", a plaidé Yaïr Lapid, en s'adressant à ses partisans enthousiastes à Tel Aviv. "Nous avons réuni toutes les composantes de la société, avec l'espoir de changer les choses en Israël", s'est réjoui le numéro deux de la liste, Shaï Piron, un rabbin.

Une coalition de compromis entre droite et centre

Le nouveau gouvernement devra faire face au programme nucléaire iranien, aux pressions pour relancer les négociations avec les Palestiniens, et il devra adopter un plan d'austérité pour juguler le déficit budgétaire. Des sujets sur lesquels Benyamin Netanyahu et Yaïr Lapid n'ont pas tout à fait les mêmes vues. Le premier devra faire des concessions face au second, doté d'une force politique insoupçonnée à l'heure des négociations, souligne le correspondant de France 2 à Jérusalem Charles Enderlin.

Israël : les négociations de coalition vont être longues et difficiles (Charles Enderlin - France 2)

Selon l'analyste de la radio militaire israélienne, "Bibi" Netanyahu n'aura "pas d'autre choix que de proposer un des trois grands ministères : la Défense, les Affaires étrangères ou les Finances à Yaïr Lapid"

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