Paralympiques 2024 : Florian Jouanny et Anaïs Vincent, un couple déçu après la première journée de cyclisme sur route

Médaillé de bronze en contre-la-montre H2, Florian Jouanny était tout de même déçu de sa course, mercredi, tout comme sa compagne Anaïs Vincent, seulement cinquième dans la catégorie H3.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - à Clichy-sous-Bois
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Florian Jouanny et Anaïs Vincent lors d'un point presse à l'Alpe d'Huez. (VALENTIN JACQUEMET/YP MEDIAS)

Pour les athlètes tricolores, l'une des forces de ces Jeux de Paris, c'est la présence des proches au bord de la route. Pour Florian Jouanny et Anaïs Vincent, la situation était encore plus intense, puisque les deux paracyclistes tricolores, compagnons de vie au quotidien, concourraient quasiment en même temps, mercredi 4 septembre, lors du contre-la-montre à Clichy-sous-Bois. L'aboutissement d'une longue préparation à deux, pour ce couple né grâce au handbike.

Tout a commencé avec l'accident d'escalade d'Anaïs Vincent, en mars 2021. Touchée à la moelle épinière, la Drômoise, sportive émérite se met au handbike, inspirée par un certain Florian Jouanny, triple médaillé à Tokyo (or sur la course en ligne, argent avec le relais mixte, bronze en contre-la-montre). Très vite, le coup de foudre succède aux coups de pédales, et les deux paracyclistes s'unissent dans leur quête de médailles à Paris.

Une préparation à deux 

"On était à l'Alpe d'Huez avec Anaïs ces trois dernières semaines, on a monté les intensités et planifié notre pic de forme pour la première semaine de septembre", nous expliquait ainsi Florian Jouanny, mi-août. A ses côtés, Anaïs Vincent ajoutait : "Le sentiment principal à quelques jours du début des Jeux, c'est l'excitation ! J'ai la chance d'avoir eu ma sélection en équipe de France. J'ai envie de bien faire. Et le fait aussi de les vivre à deux avec Florian, ça rajoute quelque chose."

D'autant plus que les deux âmes sœurs du handbike font tous les deux partie de l'équipe de France de relais mixte, même s'ils ne pourront pas courir ensemble, précise Anaïs Vincent : "Pour le relais, l'équipe est composée de trois coureurs en fonction des catégories de handicap. Florian et moi, on vaut le même nombre de points. Et aujourd'hui, comme il est plus fort, c'est lui qui est sélectionné, moi je suis remplaçante."

Toujours est-il que Florian Jouanny et Anaïs Vincent abordent ensemble ce rendez-vous capital, ce qui ne peut que les renforcer, de leurs propres aveux. "C’est un truc en plus de tout partager avec elle, on s’entraîne ensemble. On vit pour le vélo, c’est encore mieux de faire ça à deux. On était ensemble avec Anaïs jusqu’à l’échauffement ce matin", savourait le médaillé de bronze du jour en contre-la-montre H2, impatient de découvrir le résultat de sa compagne, espérant ainsi atténuer sa déception personnelle.

"On a fait de la merde tous les deux"

"Je n’étais pas venu pour le bronze, mais c’est comme ça, j’ai donné le maximum. J’essaierai de faire mieux que ça demain... Il y a pas mal de virages dangereux, j’ai peut-être aussi été un peu trop prudent. Mais c’était pareil pour tout le monde. Il va falloir se remobiliser, demain c’est un autre jour. J’irai chercher mieux", confessait Florian Jouanny, ne sachant pas encore que sa compagne tiendrait le même discours quelques minutes plus tard. 

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"Forcément je suis déçue du résultat. Je n’avais pas trop la forme, il y a de la fatigue accumulée avec toute l’ambiance, la pression de l’organisation que je ne connaissais pas, je découvre les Jeux", soufflait Anaïs Vincent, cinquième de sa catégorie pour sa première participation aux Jeux, et aussi déçue pour elle que pour Florian. "J’ai su qu'il avait fait troisième, on va en parler ensemble. Là on a fait de la merde tous les deux, il va falloir remonter le niveau demain [rires]. L'avantage, c'est qu'on va pouvoir se remobiliser à deux, se soutenir."

Car si la fortune ne leur a pas souri sur le contre-la-montre, Anaïs Vincent et Florian Jouanny comptent bien remettre les pendules à l'heure jeudi, sur les courses en ligne. Leur avantage, dans ce but, c'est d'affronter cette déception à deux, une fois la course terminée, et jusqu'au village olympique. "C’est une source de partage et de motivation, en particulier dans les moments un peu plus durs", glissait ainsi la Française avant les Jeux. En espérant que chacun trouve les mots pour remobiliser l'autre pour la prochaine course, et avoir une fin plus heureuse.

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