Paralympiques 2024 : une route pavée d'or pour les cyclistes qui cache une forêt de désillusions... Le récap de la journée de mercredi

Après avoir brillé sur la piste, les paracyclistes tricolores ont éclaboussé les épreuves sur route en récoltant 11 médailles, mercredi. Hélas, le reste de la délégation tricolore a eu du mal à se mettre au diapason.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Alexandre Léauté, Kévin Le Cunff, Thomas Peyroton-Dartet et Mathieu Bosredon. (SIPA)

De l'art de rebondir. Après la journée sans médaille d'or la veille, l'équipe de France a fait feu de tout bois, mercredi 4 septembre, en remportant quatre nouvelles breloques du plus précieux métal, grâce à des cyclistes déchaînés. 

Dans une journée marquée de l'empreinte des géantes Bebe Vito et Oksana Masters, les autres Tricolores ont peiné à suivre le rythme fou des "routiers". Cette dissonance coûte cher à la France, toujours 5e au classement des médailles, mais qui a battu son record de titres paralympiques qui datait de la précédente édition.

La journée des Français : razzia bleue en paracyclisme, bérézina pour Bourlon, Toucoullet, l'escrime et l'équitation

Le cadre, le revêtement et les vélos changent, mais pas les résultats. Déjà au taquet sur le vélodrome, les cyclistes français ont dompté l'asphalte de Clichy-sous-Bois avec la même aisance. Au fil des épreuves de contre-la-montre, le compteur des médailles françaises s'est brusquement affolé comme un sismographe. Epicentre de ce tremblement de terre bleu, les quatre médailles d'or remportées par Alexandre Léauté en contre-la-montre C2, Kévin Le Cunff en catégorie C4, Thomas Peyroton-Dartet (C3) et Mathieu Bosredon (H3). Un magnifique carré d'as auquel il faut ajouter sept autres médailles individuelles pour signer une journée quasi parfaite.

Paralympiques 2024 - Cyclisme : Thomas Peyroton-Dartet écrase la concurrence et se pare d'or

Dans un monde parfait, les Français engagés dans les autres épreuves du jour auraient profité du sillage des cyclistes. C'était plutôt l'ornière qui les guettait. A l'image d'Axel Bourlon, vice-champion paralympique à Tokyo mais auteur d'un zéro pointé dans le concours de parahaltérophilie, c'est tout le clan bleu qui a fait chou blanc. Ou presque. Même la médaille de bronze de Fabien Lamirault, tenant du titre en paratennis de table et numéro 1 mondial, a eu un goût amer. 

Lucas Créange, Maxime Thomas, Morgen Caillaud, Flora Vautier et Clément Berthier ont tous quitté le tournoi prématurément. Seul Lucas Didier a réussi à sauver la mise en s'assurant d'une place dans le dernier carré. L'équitation et l'escrime, où de réelles chances de médailles existaient, n'ont pas connu plus de succès. La déception est encore plus grande, peut-être, pour Guillaume Toucoullet, meilleur score des séries en paratir à l'arc et éliminé dès les huitièmes de finale. En natation, l'eau jusque-là bénie du bassin n'a cette fois pas accordé sa grâce à Alex Portal, sixième de la finale du 100 m nage libre, tandis qu'en tennis fauteuil, la paire Houdet-Cattanéo a été sortie en quarts de finale, même si elle peut encore ambitionner le bronze.

La perf' du jour : Rong Xiao fait chuter le mythe Vio

Stupeur et tremblement au Grand Palais. Bebe Vio, star absolue d'escrime fauteuil et idole nationale en Italie, battue en demi-finale du tournoi de fleuret (catégorie B) ! La chose paraissait impensable et pourtant. Championne olympique en titre depuis 2016, la Transalpine a été surprise par la Chinoise Rong Xiao (15-9) qui signe certainement là l'une des plus grosses sensations de ces Jeux. 

Signe de l'onde de choc que cette défaite a créée, Bebe Vio, en larmes, a mis longtemps à quitter la piste. De même, certains spectateurs italiens présents n'ont pu cacher leur émotion devant le spectacle de l'idole déchue et ont voulu la soutenir. On ne laisse pas Bebe dans un coin. Mais une championne reste une championne : cœur de lionne, elle a su se remobiliser pour arracher le bronze, quelques heures plus tard.

La belle histoire du jour : Oksana Masters, une classe à part

Du purgatoire au 7e ciel. L'histoire d'Oksana Masters est un roman. Un roman noir qui, heureusement, se finit bien. Enfantée dans les brumes radioactives de Tchernobyl, en Ukraine, elle naît sans tibia et avec six doigts à chaque main. Amputée des deux jambes, abandonnée dans un orphelinat par ses parents et violée dans celui-ci, la jeune Oksana doit son salut à une professeure d'orthophonie, Gay Masters, qui l'adopte en 1996. 

Sous son aile, la jeune fille va renaître avant de devenir l'une des plus fameuses athlètes de l'histoire. Multispécialiste (rameuse en aviron, coureuse cycliste, biathlète et fondeuse), elle excelle dans toutes les disciplines. Déjà sacrée aux Jeux d'hiver en biathlon à Pékin en 2022 et en ski de fond à Pyeongchang en 2018, elle avait également décroché le bronze en aviron en 2012 à Londres. Mercredi, l'insatiable Américaine a ajouté une nouvelle médaille d'or, sa 3e en paracyclisme, en remportant l'épreuve du contre-la-montre sur route en catégorie H4-5. 

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