Jeux paralympiques de Paris 2024 : l'opération séduction des organisateurs pour attirer les jeunes et les familles

Les Jeux paralympiques débutent le 28 août avec un public légèrement différent, plus jeune et plus familial. Le résultat d'une stratégie pensée bien en amont par les organisateurs.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La Phryge, mascotte des Jeux paralympiques de Paris 2024, lors de la journée paralympique du 8 octobre 2023, à Paris (MICHEL EULER / AP)

Après la ferveur des Jeux olympiques, le "match retour" des Paralympiques espère faire autant de bruit. Paris 2024 joue la carte familiale pour remplir les stades et les salles à partir de mercredi 28 août. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) tente de multiplier les actions pour toucher une cible différente et construire son héritage des Jeux paralympiques. Par exemple, une "offre famille" a été créée, l'achat de deux billets adultes permettant de bénéficier d'un tarif préférentiel à 10 euros sur un ou deux billets enfants.

"C'est sûr que quand vous partez aux Jeux olympiques, que vous y passez toute la journée parce que vous êtes venus de loin et que vous avez payé très cher vos billets, vous n'emmenez pas vos enfants galérer pour qu'au bout de deux heures, ils vous disent : 'J'en ai marre maman'", sourit Ludivine Munos, responsable de l'intégration paralympique au Cojop. La paranageuse aux 12 médailles aux Jeux voit dans les Paralympiques une occasion d'allier haut niveau de performance sportive et sortie familiale. "On a des places à partir de 15 euros, c'est devenu le prix d'un billet de cinéma. Neuf millions de personnes sont allées voir le film d'Artus, Un p'tit truc en plus… Le symbole est là, c'est la même énergie qu'on veut proposer aux Jeux paralympiques. De l'émotion, des médailles, des larmes de joie."

Le parasport intégré à l'école

Le pari peut sembler risqué en pleine période de rentrée scolaire. Même si celle-ci, le 2 septembre, va limiter la présence des enfants en tribunes, le comité d'organisation insiste en rappelant qu'entre la première semaine, le mercredi 4 septembre et le dernier week-end (7 et 8 septembre), les deux tiers des Jeux paralympiques seront hors du temps scolaire.

Paris 2024 a tenté d'investir les classes en menant plusieurs actions mêlant sport et éducation. L'Etat a acheté près de 300 000 billets "réservés aux écoles et aux établissements scolaires du second degré" dans le cadre du programme Ma classe aux Jeux, récompensant des projets éducatifs autour des Jeux olympiques et paralympiques réalisés dans le cadre scolaire. "Les enfants rentrent à la maison, expliquent ce qu'ils ont vu et font découvrir à leurs parents qui ne connaissent peut-être pas des disciplines comme le cécifoot, la boccia ou le goalball. C'est ainsi que l'on voit la transformation en billetterie. Les parents emmènent ensuite les enfants le soir après l'école", prédit Ludivine Munos.

Marie Patouillet s'essaie au basket fauteuil avec une jeune fille lors de la journée paralympique à Paris, le 8 octobre 2022. (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP / AFP)

"La première semaine trouvera un public plus national, la suite sera plus francilienne, mais tout aussi familiale, poursuit l'ancienne paranageuse. On espère toucher les grands-parents, qui gardent les enfants la dernière semaine d'août. Quand vous voyez l'ambiance dans les stades aux Jeux olympiques, c'était détendu, tout le monde pouvait y aller. On mise sur la même réussite sur l'ambiance dans la préparation des Paralympiques."

Le cap du million et demi de billets atteint

Paris 2024 assure surfer sur la vague JO. Alors que Michaël Aloïsio, directeur général délégué du Cojop, assurait à Ouest-France que les billets se vendaient "cinq fois plus" pour les Paralympiques depuis le début des Jeux olympiques, Ludivine Munos avance le chiffre global de 1,5 million de billets vendus. Soit près de 200 000 de plus qu'au 7 août et le total annoncé par Etienne Thobois, directeur général du Cojop, à franceinfo.

Le Cojop espère capitaliser sur l'engouement généré par les Jeux olympiques et faire fructifier son travail en amont. Paris 2024 organise depuis 2017 la Semaine olympique et paralympique, et met à disposition des professeurs et instituteurs des outils pédagogiques autour du sport. "Et 90% des projets de ces semaines ont été tournés sur le parasport par les instituteurs et professeurs, précise Ludivine Munos. Pour les JO, il y a le sentiment que tout le monde sait déjà ce qu'il y a à savoir ou peut facilement trouver l'information. Le handicap n'est pas traité dans les programmes scolaires. Vous traitez la sexualité, la religion, la laïcité, mais pas le handicap. Ces enfants sont nos employeurs de demain. L'héritage de Paris 2024, c'est de transformer le regard que les gens portent."

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.