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Reportage Jeux paralympiques 2024 : un programme "club inclusif" pour permettre aux sportifs handicapés "de s'exprimer, de s'affirmer et de gagner"

Alors que 2,8 millions de billets sont en vente à partir de lundi pour assister aux épreuves de rugby-fauteuil ou de volley-assis lors des jeux paralympiques de Paris 2024, franceinfo a rencontré les encadrants et un jeune sportif du programme "club inclusif", à Pessac.
Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un fauteuil roulant au bord d'une piscine municipale, en Alsace (photo d'illustration). (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

Au bord de la piscine Caneton, à Pessac (Gironde), le maître-nageur François-Xavier Poirier, tee-shirt jaune à la couleur du club de natation s’adresse à Ilian, un nageur atteint de trisomie. Le jeune homme de 17 ans fait des longueurs de bassin depuis plus d'une demi-heure avec son bonnet blanc sur la tête et ses lunettes.

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Ce club est un "club inclusif" : il fait partie du programme de formation des encadrants, lancé par le CPSF, le comité paralympique et sportif français, pour accompagner 3 000 clubs d’ici les Jeux paralympiques de Paris 2024. Car, selon le ministère des Sports, seulement 1,4 % des clubs ouvrent leurs portes au personnes en situation de handicap. Cela fait moins de 2 000 clubs sur les 180 000 recensés en 2022.

"Une ouverture pour l'esprit"

"Cette formation, c'est une ouverture pour l'esprit, mais c'est aussi une ouverture pour le club pour se lancer vers le sport adapté, vers le handisport, que ce soit compétitif ou pas, explique François-Xavier, le maître-nageur, qui a suivi la formation "club inclusif" en début d’année. C'est le credo de notre association : essayer d'accueillir tout le monde."

Après chaque longue, Ilian s’arrête au bord de la piscine et Ugo, un autre maître-nageur, le conseille, l’encourage. "Il faut qu'il place sa respiration, et après ce sera plus facile de trouver son style de nage, indique Ugo. Comme tout le groupe, il faut répéter plusieurs fois, ils restent des enfants !"

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Ilian est un jeune homme très dynamique, passionné de sport et de natation. Il suit une formation, un CAP hôtellerie. "J'ai fait du crawl, de la brasse, et de la nage papillon", se réjouit-il, à la sortie du bassin. 

Ilian à la piscine Caneton, à Pessac (Gironde) - Octobre 2023 (RADIO FRANCE)

Son père Patrick est même obligé de le ralentir dans ses projets. "L'année dernière, on n'a pas trouvé de club. On a fait le tour des clubs de Bordeaux, on n'en a pas trouvé, confie son père. On nous répondait que les clubs étaient complets. J'ai vécu ça comme un prétexte". 

"Pour un garçon qui est porteur de trisomie, qui a des difficultés d'élocution, qu'on ne comprend pas bien, c'est une façon de s'exprimer, de s'affirmer et de gagner."

Patrick, père d'Ilian

à franceinfo

S'adapter aux handicaps physiques, notamment après un AVC

Depuis la formation, l’ASCPA natation de Pessac accueille cinq nageurs en situation de handicap : Ilian, atteint de trisomie 21, des personnes handicapées physiques, et notamment des victimes d’AVC.

Le projet est de multiplier ce chiffre dans les prochaines années. 2,8 millions de billets sont en vente à partir de lundi 9 octobre pour assister aux épreuves de rugby-fauteuil ou de volley-assis lors des Jeux paralympiques de Paris 2024.

Un club de natation inclusif à Pessac (Gironde) - Reportage de Guillaume Battin

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