Paralympiques 2024 : "Donner de la visibilité et promouvoir la discipline", le leitmotiv de la toute jeune équipe de France de volley assis

Nées il y a seulement six ans, les équipes de France de volley assis hommes et femmes peuvent se réjouir d'une première participation aux Jeux paralympiques.
Article rédigé par Apolline Merle - à l'Arena Paris Nord
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La France a été invitée en tant que pays hôte aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Ici, les Bleus pendant l'hymne nationale, à l'Arena Paris Nord, le 29 août 2024. (SINISA KANIZAJ)

"C'est une première historique. L'ambiance était incroyable." Pour le premier match de poules de la France, jeudi 29 août, l'attaquant tricolore Thibaud Lefrançois savoure. Pour la première fois de son histoire, l'équipe de France de volley assis a obtenu son ticket pour les Jeux paralympiques. Face au Kazakhstan (7e nation mondiale), les Bleus n'ont pas démérité mais se sont logiquement inclinés en trois sets 7-25, 20-25, 7-25 devant le public bouillant de l'Arena Paris Nord.

Cette défaite n'est pas une surprise pour cette équipe de France, 23e mondiale et invitée aux Jeux paralympiques en tant que pays hôte. A Paris 2024, devant un public qui va pour beaucoup la découvrir, elle ne visera pas d'objectif sportif mais plutôt celui de donner "de la visibilité et promouvoir la discipline", explique la directrice technique nationale (DTN) des équipes de France, Axelle Guiguet. "En 2017, la discipline n'était pas organisée. On est partis de zéro. Nous n'avions pas d'athlètes, ni d'entraîneurs, ou même de classificateurs formés. On a plusieurs décennies de retard sur les meilleures nations, qu'on ne peut pas combler en six ans", poursuit-elle.

Une participation synonyme de première victoire

Avant la constitution de l'équipe de France en 2018, la Fédération française de volleyball a collaboré avec le Comité paralympique et sportif français (CPSF) et s'est appuyée sur son programme La Relève, afin de recruter les premiers membres de l'équipe (50 % de l'équipe en est issue). "On a aussi développé des contacts avec les maisons médicalisées et des partenariats avec l'armée", précise Axelle Guiguet. L'objectif était de former une équipe hommes et femmes en vue des Jeux de Paris 2024.

Pour sa première participation aux Jeux paralympiques de Paris 2024, la France espère avant tout promouvoir la discipline, encore peu connue dans l'Hexagone. (SINISA KANIZAJ)

Alors pour l'équipe de France, cette première participation aux Jeux paralympiques est perçue comme "la deuxième marche" du projet, selon Dominique Duvivier, entraîneur principal des Bleus. "On continue d'avancer et aujourd'hui, on participe à la plus belle des compétitions. Pour nous, c'est une opportunité de montrer que le volley assis existe en France, ajoute-t-il. C'est déjà une victoire d'être aux Jeux."

"Maintenant, on veut générer de l'envie auprès des gens. On veut leur dire 'Venez découvrir la discipline, venez pratiquer dans les clubs."

Thibaud Lefrançois, attaquant tricolore

à franceinfo: sport

Derrière cette participation, l'enjeu principal est ainsi le développement de la discipline qui a besoin de gagner en densité au plus haut niveau. "Aujourd'hui, il y a environ quatorze joueurs sélectionnables pour le niveau international, ce qui est trop peu. Et pour correspondre aux standards du niveau mondial, il nous faut trouver d’autres profils, des joueurs plus grands et plus puissants", admet Dominique Duvivier. 

Cela va de pair avec la consolidation du championnat national, lancé il y a deux ans par la Fédération française de volleyball. "Plus on aura de clubs dans le championnat, plus le niveau se renforcera et plus on aura de la matière pour augmenter le potentiel de cette équipe", expose encore l'entraîneur tricolore. Un avis partagé par le passeur des Bleus, Gildas Guiheneuf. "Pour avoir une élite performante, il faut avoir un vivier plus important. Aujourd'hui, le championnat est composé de neuf équipes [le championnat est mixte] avec des joueurs valides, donc cela fait peu de joueurs [en situation de handicap]", expose-t-il encore.

Objectif de monter au classement

Avant d'arriver à Paris 2024, les Bleus ont déjà accompli un bel exploit, celui de passer de la 40e place mondiale à la 23e en un an, et de terminer à la 10e place de la Coupe du monde en novembre 2023. "Notre participation à la Coupe du monde nous a permis de prendre des points, rappelle l'entraîneur Dominique Duvivier. Les Jeux paralympiques vont encore nous permettre d'améliorer notre ranking, et d'arriver peut-être à la 18e, voire la 16e place, ce qui nous permettrait de nous rapprocher d’une qualification pour les championnats du monde."

L'équipe de France de volley assis a joué son premier match de poules des Jeux paralympiques de Paris, face au Kazakhstan le 29 août 2024, à l'Arena Paris Nord. Les Bleus se sont inclinés en trois sets. (SINISA KANIZAJ)

Si l'Etat n'a pas encore annoncé ses prochaines directives quant aux aides déployées pour le sport de haut niveau post-Jeux de Paris, le staff des Bleus se veut optimiste. "Je pense que l'on continuera à être bien accompagné pour le développement, avec des projets pour les prochains Jeux de Los Angeles 2028 et de Brisbane 2032. Huit ans, c'est le temps qu'il nous faut pour être réellement compétitif et aller chercher un podium", projette Dominique Duvivier. Une "troisième marche" qui permettrait à la France de s'ancrer durablement au plus haut niveau. Mais avant de penser à 2028, les Bleus ont encore deux matchs de poules à jouer, contre l'Egypte (le 31 août, à 18 heures) puis contre la Bosnie-Herzégovine (le 2 septembre, à 20 heures).

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