Jospin recrute Bachelot pour sa commission sur la moralisation de la vie publique
L'ancienne ministre de la Santé du gouvernement Fillon, qui s'est montrée récemment très critique vis-à-vis de l'UMP, fera partie de cette commission instaurée samedi par François Hollande.
Annoncée samedi 14 juillet par François Hollande, la commission sur la moralisation de la vie publique prend forme. L'ancien Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, qui la préside, a annoncé lundi 16 juillet que cette commission serait essentiellement composée "d'universitaires (...) de magistrats et de hauts-fonctionnaires". Après un entretien avec le chef de l'Etat, puis une conférence de presse, il a affirmé à l'AFP que Roselyne Bachelot, ancienne ministre UMP, en ferait partie.
L'ancienne ministre de la Santé du gouvernement Fillon s'est montrée très critique, ces dernières semaines, envers son propre camp. Dans un essai paru en juin, elle n'hésitait pas à dire que les ministres de Nicolas Sarkozy étaient "malades de la peste que Sarkozy avait inoculée". Elle écrivait aussi : "Tout au long du quinquennat, j'ai pu mesurer l'influence néfaste des communicants qui, dans leur souci obsessionnel de tout maîtriser, ont transformé les visites prétendument de terrain en des simulacres de rencontres aseptisées".
Bachelot au cœur d'une controverse
Roselyne Bachelot avait pourtant été au centre d'une polémique en 2010. Son fils, Pierre Bachelot, avait été nommé à la direction générale de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), un organisme qui dépend du ministère de la Santé, dirigé alors par... Roselyne Bachelot selon Le Point. Il y était "chargé de développer une stratégie d'influence ou de lobbying, notamment auprès du Parlement, et de veiller à ce que la santé soit intégrée dans toutes les politiques publiques", explique l'hebdomadaire.
Lionel Jospin a par ailleurs indiqué que cette commission, chargée de la rénovation et de la déontologie de la vie publique, qui se réunira pour la première fois mercredi 25 juillet, remettrait ses conclusions "tout début novembre".
L'Elysée indique dans un communiqué que la commission "aura notamment pour mission de définir les conditions d’un meilleur déroulement de l’élection présidentielle et s’interrogera sur le statut juridictionnel du président élu. Elle examinera également les voies d’une réforme des scrutins applicables aux élections législatives et sénatoriales, et formulera des propositions permettant d’assurer le non cumul des mandats. Elle définira des règles déontologiques de nature à garantir la transparence de la vie publique".
Voici la liste complète des membres de cette commission, transmise par l'Elysée :
- Olivier Schrameck, président de section au Conseil d’Etat et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin
- Chantal Arens, présidente du Tribunal de grande instance de Paris
- Roselyne Bachelot-Narquin, ancienne ministre
- Julie Benetti, professeure à l’université de Reims
- Jean-Claude Casanova, membre de l’Institut, président de la Fondation nationale des sciences politiques
- Jean-Pierre Duport, préfet de région honoraire
- Jean-Louis Gallet, conseiller à la Cour de cassation, vice-président du Tribunal des conflits
- Marie-Christine Lepetit, chef du service de l’Inspection générale des finances
- Wanda Mastor, professeure à l’université de Toulouse I
- Ferdinand Melin-Soucramanien, professeur à l'université de Bordeaux IV
- Agnès Roblot-Troizier, professeure à l’université d’Evry
- Dominique Rousseau, professeur à l’université Paris I
- Hélène Ruiz-Fabri, Professeure à l’université Paris I
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