L'avenir de SeaFrance dans l'impasse
Au terme d'une réunion sur l'avenir de la compagnie de ferries, le gouvernement demande un business plan aux représentants de la Scop.
Toujours pas de solution. Le gouvernement a demandé jeudi 5 janvier aux représentants du projet de coopérative ouvrière (Scop) pour SeaFrance de fournir pour vendredi soir un business plan, alors que les salariés en appellent de nouveau au président de la République après une réunion entre les acteurs du dossier.
Etat, SNCF et représentants de la Scop étaient réunis autour de la table afin de trouver une solution pour sauver cette compagnie de ferries transmanche, filiale de la SNCF, en liquidation judiciaire depuis mi-novembre. Mais cette réunion n'a pas permis de faire avancer le dossier selon les représentants des salariés.
Le plan du gouvernement rejeté
Lundi, le gouvernement a demandé à la SNCF d'apporter son aide au projet de Scop, par le versement d'indemnités exceptionnelles aux salariés pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative. Une proposition rejetée par les salariés, car jugée irréalisable.
"Je suis atterré. Nous avions demandé à Nicolas Sarkozy de faire une vraie table ronde. Nous allons refaire d'ici demain soir un appel au président. Ils veulent liquider l'entreprise, démolir l'entreprise, et il faudrait la rebâtir", a déclaré Didier Cappelle, secrétaire général CFDT du syndicat maritime Nord.
Les salariés divisés
Problème supplémentaire : le projet de Scop ne plaît pas à tous les employés de SeaFrance. Le Parisien révèle jeudi soir qu'un collectif de salariés non syndiqués s'est créé la veille afin de proposer un autre projet que celui soutenu par la CFDT. "Pour nous, la Scop n'est pas viable", indique au journal Françoise, chez SeaFrance depuis quinze ans.
Ces salariés souhaitent donc relancer DFDS, le projet concurrent de la Scop, qui a depuis renoncé. Une réunion aura lieu vendredi à 14 heures pour remobiliser sur ce projet. Les salariés espèrent qu'une centaine de leurs collègues y assisteront.
Le gouvernement renvoie la balle aux syndicats
"On a apporté tous les éléments pour que le projet puisse être déposé si ses auteurs le veulent. Maintenant, on est quand même en droit de se poser la question de savoir si la volonté de sauver les emplois est réelle des deux côtés", a indiqué le ministre en charge des Transports, Thierry Mariani.
"Nous avons répondu, et de manière précise, aux questions qui nous étaient posées", a déclaré la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, "Aujourd'hui, la question de confiance est posée aux salariés".
Le dossier de la Scop, pour laquelle il manque 50 millions d'euros, doit être rendu vendredi soir, avant une audience lundi 9 janvier devant le tribunal de commerce de Paris. Ce projet, défendu par le syndicat CFDT, est la seule offre de reprise déposée pour cette société qui emploie 880 salariés en CDI.
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