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L'Equateur offre l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange

Le ministre des Affaires étrangères équatorien a annoncé que son pays a accordé la protection au fondateur du site qui a fait fuiter de nombreux documents diplomatiques.

Article rédigé par franceinfo
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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, à Londres le 24 février 2011. (BEN STANSALL / AFP)

EUROPE - L'Equateur a rendu sa décision jeudi 16 août. Le ministre des Affaires étrangères équatorien a annoncé que son pays a accordé l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, "dont la liberté, la vie et la sécurité" sont menacées. Réfugié depuis près de deux mois à l'ambassade d'Equateur à Londres, Julian Assange est au cœur d'un bras de fer entre l'Equateur et la Grande-Bretagne. Ces derniers sont déterminés à l'extrader vers la Suède.

L'Equateur accorde l'asile à Julian Assange (Francetv info)

L'asile accordé pour éviter les "représailles"

Lors d'un point presse, le ministre des Affaires étrangères équatorien, Ricardo Patiño, a annoncé que Quito "a décidé d'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien) Julian Assange", considérant notamment que ce dernier "n'aurait pas droit à un procès équitable" s'il était extradé aux Etats-Unis. 
 
Ricardo Patiño a énuméré onze points qui justifient cette décision. Il a notamment souligné que le Royaume-Uni, la Suède et les Etats-Unis avaient donné des "indices de représailles" sur Julian Assange, accusé de viol et d'agression sexuelle par deux anciennes bénévoles du site WikiLeaks. "Malgré les efforts diplomatiques déployés par l'Etat équatorien, les pays auxquels ont été demandés des garanties suffisantes pour protéger la sécurité et la vie de M. Assange ont refusé de les fournir", a-t-il ajouté.
La Suède convoque l'ambassadeur équatorien
 Le ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt s'est immédiatement indigné face aux accusations de partialité. "Notre système juridique et constitutionnel solide garantit les droits de tout un chacun. Nous rejetons fermement toute accusation qui implique le contraire", a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Il a convoqué l'ambassadeur équatorien pour qu'il s'explique.
De son côte, après l'annonce, Assange a salué comme une "victoire importante" la décision de Quito. Mais "les choses vont probablement devenir plus stressantes maintenant", a-t-il souligné au personnel de l'ambassade. L'Australien, qui est accusé par la justice suédoise de viol et d'agression sexuelle, dit redouter d'être transféré dans un second temps aux Etats-Unis pour y répondre d'espionnage, après la divulgation par son site de 250 000 télégrammes diplomatiques américains. 
Le désaccord de Londres
L'Equateur "fait confiance au Royaume-Uni pour fournir le plus tôt possible les garanties et le sauf-conduit nécessaires et adaptés à cette situation", a ajouté Patiño, alors que le Royaume-Uni a déjà averti jeudi qu'il n'autoriserait pas Assange à quitter libre l'ambassade d'Equateur et qu'il sera extradé vers la Suède. Une position qui a été confirmée quelques heures plus tard par le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. 
 
"Nous ne permettrons pas à M. Assange de quitter le Royaume-Uni et il n'y a aucune base juridique selon nous pour agir ainsi. [...] Le Royaume-Uni ne reconnaît pas le principe d'un asile diplomatique," a-t-il déclaré en conférence de presse. Ricardo Patiño avait jugé "faisable" une extradition de l'Australien vers "un troisième pays", en excluant les Etats-Unis et la Suède.

Le ton n'a cessé de monter entre Londres et Quito. La police britannique a pris position jeudi matin devant toutes les issues de l'ambassade d'Equateur à Londres. Certains policiers sont même entrés dans le bâtiment, si l'on en croit cette vidéo postée sur internet.

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