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L'offensive de Mélenchon contre Hollande en quatre piques
L'ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle se livre à une attaque en règle du président depuis la fin août.
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POLITIQUE - Il est loin le temps où Jean-Luc Mélenchon appelait à voter François Hollande au second tour de la présidentielle. Mardi 11 septembre, l'ex-candidat du Front de gauche a qualifié le chef de l'Etat de "faux gentil" et de "vrai culbuto" dans une interview aux Inrocks. La dernière pique d'une attaque en règle menée depuis la fin août contre le président de la République.
1Le bilan des 100 jours ? "Un normal à la place d'un agité"…
Après un long silence à la suite de sa cuisante défaite aux législatives à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Jean-Luc Mélenchon reprend la parole dans une interview au Journal du dimanche, le 19 août. Le député européen y dresse un violent réquisitoire contre les 100 premiers jours de François Hollande à l'Elysée. Cent jours "presque pour rien".
Selon le co-président du Parti de gauche, "Hollande a désamorcé le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle. Il l'a dilué dans les sables des plages du Var. Comme si l'élection s'était résumée à une question de personnes : un normal à la place d'un agité et tout serait dit." Et d'ajouter : "Ce n'est pas parce que François Hollande veut être normal que la situation va le devenir."
2... et un "brave homme" qui ne mène pas une politique de gauche
Au lendemain de son interview dans le JDD, Jean-Luc Mélenchon poursuit sa diatribe sur France Inter : "On s'attendait à ce que cette énorme énergie de la victoire électorale soit convertie en résultats sociaux, salariaux, etc. (...) Les gens ont élu un pouvoir de gauche pour qu'il fasse un pouvoir de gauche, pas qu'il attende d'être de gauche."
"Cette orientation politique-là ne va nulle part, martèle-t-il. Pas à cause de François Hollande, qui est un brave homme, ni de Montebourg, qui est très dévoué, mais à cause de la situation politique générale en Europe."
3Les 30 milliards d'euros d'économies en 2013 ? "De la pure folie"
Interrogé au lendemain de l'intervention télévisée de François Hollande, le 10 septembre, Jean-Luc Mélenchon reste sur la même ligne. Depuis la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) menacée de fermeture, il estime que l'agenda du redressement présenté par le chef de l'Etat conduira inéluctablement le pays à "l'enlisement à vue".
L'ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle juge d'abord que les 30 milliards d'euros d'économies demandés par François Hollande sont "une pure folie". Mais aussi que l'objectif de respecter un déficit de 3% est guidé par un traité européen "injuste" qui conduit inexorablement "à la catastrophe".
4La personnalité d'Hollande ? "Un faux gentil. Et un vrai culbuto"
Dans une interview à l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, mise en ligne le 11 septembre, Jean-Luc Mélenchon file toujours la métaphore de l'enlisement, en lieu et place du changement promis pendant la campagne. "Aujourd’hui, nous sommes dirigés par les sociaux-libéraux, dont François Hollande a toujours été l’incarnation en France, lâche-t-il. Depuis 1984, il a déroulé cette ligne. C’est un faux gentil. Et un vrai culbuto. Parfois, il est allé loin en arrière mais il se remet toujours en place."
L'ancien sénateur PS semble ainsi avoir retrouvé les accents de la campagne, pendant laquelle il avait comparé son rival socialiste à un "capitaine de pédalo". Avec, cette fois-ci, une autre échéance électorale en ligne de mire : les européennes, en 2014.
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