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La BCE n'interviendra pas davantage sur la dette

La Banque centrale européenne a baissé une nouvelle fois ses taux d'intérêt et annoncé des gestes en faveur des banques, mais a douché les espoirs d'une intervention massive de son institution face à la crise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la Banques centrale européenne Mario Draghi au Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 1er décembre 2011.  (THIERRY CHARLIER / AFP)

Malgré des gestes en faveur des banques, la Banque centrale européenne (BCE), à travers son président Mario Draghi, a réaffirmé jeudi 8 décembre son refus d'intervenir davantage sur la dette publique des Etats en difficulté. Retour sur les annonces faites par l'institution européenne.

Baisse historique de son principal taux directeur

Une nouvelle fois, la BCE a décidé d'abaisser son principal taux directeur d'un quart de point, à 1 %, jeudi 8 décembre. Il s'agit de son plus bas niveau historique depuis le lancement de l'euro le 1er janvier 1999.

Le principal taux directeur est l'outil central dont dispose l'institution monétaire européenne pour influer sur l'octroi de crédits et contrôler l'évolution des prix en zone euro. Les banques vont ainsi pouvoir emprunter de l'argent à des taux plus intéressants.

L'institution a également abaissé de 0,25 point ses deux autres taux directeurs : le taux de dépôt au jour le jour, qui est désormais de 0,25 % contre 0,5 % précédemment, ainsi que son taux de prêt marginal, passé à 1,75 % contre 2 % auparavant.

Des prêts sur trois ans

La Banque va lancer en faveur des banques deux opérations de prêt pouvant aller jusqu'à 36 mois, à taux fixe et montant illimité, avec une option de remboursement anticipé au bout d'un an, pour améliorer leur accès aux liquidités et donc assurer le bon fonctionnement de l'économie en zone euro.

"Des opérations de refinancement à 36 mois, le 21 décembre, remplaceront l'opération à 12 mois initialement prévue par le BCE", indique Reuters, citant Mario Draghi.

L'institution va en outre élargir le spectre des garanties exigées en échange de ses prêts, afin de permettre aux banques les plus en difficulté d'accéder à ses financements, a annoncé son président.

Refus d'une intervention massive sur les marchés

En revanche, le président de la BCE, Mario Draghi, a douché jeudi les espoirs d'une intervention massive de son institution face à la crise, appelant plutôt les gouvernements à "faire le maximum".

Il a ainsi exclu la possibilité d'intervenir davantage sur le marché de la dette publique comme le réclament certains Etats, notamment la France, soulignant une nouvelle fois que les achats d'obligations publiques qu'effectuent déjà la BCE sont "limités" et "temporaires". L'Allemagne, elle, est toujours farouchement opposée à une intervention plus forte de la BCE, notamment comme prêteur en dernier recours.

Les traités européens sont pourtant clairs

Dans quelques heures, jeudi, s'ouvre un sommet européen crucial, où les Etats membres doivent trouver un accord pour sortir de la crise et convaincre la BCE de faire plus pour soutenir les pays en difficulté. La France et l'Allemagne doivent également y présenter une proposition de réforme et leur projet d'un nouveau traité européen.

Mais Mario Draghi a rappelé qu'"il faut garder à l'esprit le respect de l'esprit (de ces) traités", qui interdisent tout financement des Etats par la BCE, mais que l'institution européenne n'interviendrait plus activement pour soutenir les pays en difficulté que si les vingt-sept décidaient d'un nouveau "pacte budgétaire" et l'inscrivaient dans le marbre des traités. 

Croissance revue à la baisse

La BCE a en outre revu en forte baisse sa prévision de croissance en zone euro l'an prochain, à 0,3 % contre 1,3 % espéré jusqu'ici, à cause essentiellement "de la forte incertitude liée à la crise de la dette", selon Mario Draghi.

Déçue et inquiète après ces annonces, la Bourse de Paris a aussitôt perdu plus de 1 %. Wall Sreet a de son côté ouvert en baisse.

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