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La BPI, un poste sur mesure pour Ségolène Royal

La présidente de la région Poitou-Charentes vient d'être nommée vice-présidente de la Banque publique d'investissement. Une occasion rêvée pour revenir sur le devant de la scène politique nationale.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La président de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, assiste à une cérémonie pour les emplois d'avenir, à Matignon, le 30 octobre 2012. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

Elle trépigne. Avant d'être nommée officiellement vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI), Ségolène Royal a déjà partagé une ébauche de profession de foi sur Twitter, mercredi 20 février. "Comportement exemplaire : fonction gratuite, pas de rémunération et surveillance des dépenses", écrit la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes. Francetv info vous explique pourquoi ce poste est taillé sur mesure pour Ségolène Royal, qui préparait son retour sur la scène nationale depuis plusieurs mois.

Sa région, son labo

"Cette idée, Ségolène Royal l'a portée haut et fort", a rappelé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et proche de l'intéressée. C'est l'argument répété à l'envi par ses soutiens. C'est vrai, dans son "pacte présidentiel" de 2007, la candidate socialiste à l'Elysée soutenait la "création de fonds publics régionaux de participation pour les PME". Une promesse finalement appliquée dans la région Poitou-Charentes à partir d'octobre 2011. Car elle a toujours vu sa région comme un laboratoire d'idées "exportables" à l'échelle nationale.

"C'est la reconnaissance de l'action économique que Ségolène Royal a menée dans sa région", estime Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes, contacté par francetv info. "Elle a tiré les leçons d'Heuliez, de Fralib et elle veut être utile au pays", assure Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire, à francetv info.

Une expertise économique à prouver

"C'est un poste cohérent avec ce que je fais et les idées auxquelles je crois, il faut savoir servir son pays de façon modeste et efficace", a répondu Ségolène Royal face aux critiques, sur France inter, mercredi. En réalité, tout reste à prouver pour Ségolène Royal. Cette nomination peut lui permettre de s’affirmer sur le terrain du développement économique, de l'innovation, sur lequel les Français, en dehors de sa région, ne lui connaissent pas d'expertise particulière.

Dans la mémoire nationale, Ségolène Royal est historiquement associée aux questions d'éducation et plus récemment à l'idée "d'ordre juste", qu'elle a martelée sans relâche depuis sa campagne de 2007 jusqu'à la primaire socialiste de 2011.

Son retour sur la scène nationale attendu

Les spéculateurs ont essayé de la caser dans tous les fauteuils possibles après la double humiliation des législatives de 2012, sa défaite à La Rochelle et le tweet de soutien à son adversaire, signé Valérie Trierweiler. Présidence de l'Assemblée nationale, ministères, Institut du monde arabe… Ces postes lui ont échappé ou elle les a refusés.

Mais Ségolène Royal a toujours rêvé à voix haute de remettre un pied sur la scène nationale. "Il y a un constat tacite entre François [Hollande] et moi : à un moment, il faudra que je rentre dans le dispositif", aurait-elle confié au Point, en octobre. Son entourage aussi l'attendait : "On ne peut pas imaginer aller jusqu'en 2017 sans elle", confiait un proche au Figaro, début février. La voilà à un poste-clé, et sa deuxième casquette de porte-parole de la BPI lui offrira, en plus, une tribune publique. 

Son entourage ajoute que c'est bien là qu'elle veut être et qu'il "ne s'agit pas d'un marchepied pour accéder à un ministère". Ses proches la verraient-ils malgré tout au gouvernement ? "La question ne se pose pas", assurent-ils.

La rubrique politique plutôt que people

"Pendant qu'on parle de ça, on ne parle pas de mes idées politiques", se plaignait Ségolène Royal au Point. "Ça" c'est le triangle privé Hollande-Trierweiler-Royal, dont la présidente de région redoutait qu'il ne fasse oublier son "patrimoine politique". Sa nomination a encore suscité nombre de réactions sur Twitter, les internautes reprochant à François Hollande d'avoir placé "son ex".

"C'est la bonne personne à la bonne place", répond Guillaume Garot face aux accusations de népotisme. "Ce n'est pas parce qu'elle est la mère des enfants de François Hollande qu'elle ne peut pas occuper ce genre de poste, elle est une femme d'Etat", s'indigne le ministre délégué.

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