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Rapport de la Cour des comptes : Hollande n'exclut pas une révision des prévisions de croissance

La Cour des comptes, qui a présenté mardi son rapport annuel, doute que les objectifs de réduction des déficits puisse être atteints en raison de prévisions économiques "trop favorables".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Le président de la République François Hollande (à gauche) et le président de la Cour des comptes, Didier Migaud (à droite), le 11 février 2013. (JACQUES DEMARTHON / POOL)

De nouvelles économies dans les dépenses publiques sont "indispensables" pour tenir les objectifs 2013. Le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a douté mardi 12 février, lors de la présentation du rapport annuel de l'institution, qu'ils puissent être atteints, en raison de prévisions économiques "trop favorables".

Après les annonces de Didier Migaud, le président de la République, François Hollande, a expliqué que les prévisions de croissance pourraient être revues "dans les prochains jours".

Déficit : la Cour ne croit pas à l'objectif du gouvernement

Didier Migaud estime que l'objectif de ramener le déficit à 3% du PIB "n'a que peu de chances d'être atteint" car il repose sur la prévision de croissance de 0,8% établie par le gouvernement. 

Il y a un "risque que le déficit de l'ensemble des administrations publiques se révèle un peu plus élevé que prévu", explique Didier Migaud, à cause d'une mauvaise conjoncture qui a pu entraîner de moins bonnes recettes qu'attendu. 

Le président de la République a admis qu'"il ne ser[vait] à rien d'afficher des objectifs" en termes de croissance "s'ils ne p[ouvaient] pas être atteints". "En France nous avons depuis plusieurs mois un principe de vérité, c'est-à-dire que nous affichons des objectifs de croissance en fonction de ce que nous pensons être la réalité économique prévisible", a expliqué François Hollande. Le président, qui s'exprimait lors d'un point de presse à l'Elysée avec l'ancien chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a déclaré : "Nous devons tout faire pour que dans l'année 2013 nous ayons le sérieux budgétaire sur lequel nous sommes engagés." 

Mais salue un "effort considérable et sans précédent"

Le premier président de la Cour des comptes a toutefois salué l'effort structurel de réduction des déficits pour 2013, c'est-à-dire ce qui ne dépend pas de la conjoncture. Il s'agit d'un "effort considérable et même sans précédent".

Les hausses d'impôts et économies programmées représentent 38 milliards d'euros, un montant "jamais réalisé dans l'histoire récente de notre pays", a souligné Didier Migaud. Selon lui, "à condition de réaliser concrètement cet effort, la France serait en mesure de tenir ses engagements en termes de déficit et d'effort structurels".

Didier Migaud agacé par les hausses d'impôt

Le président de la Cour a regretté que l'ancienne majorité de droite et l'actuel exécutif socialiste mettent ainsi l'accent sur les hausses d'impôts pour réduire les déficits. Cela entraîne selon lui "une complexification et une instabilité de notre système fiscal très préjudiciable aux entreprises et aux investisseurs"

Didier Migaud demande donc au gouvernement de préciser les mesures prévues pour réaliser des économies. "La priorité absolue ne peut qu'être d'amplifier les efforts déjà engagés de maîtrise des dépenses dans l'ensemble des administrations publiques, Etat, Sécurité sociale, agences diverses et collectivités territoriales." Le gouvernement doit mettre en œuvre de "nouvelles et importantes économies" au cours de l'année, conclut Didier Migaud.

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