La dette publique atteindra un record de 94,3% du PIB en 2014
Les nouveaux engagements marquent une révision à la baisse des objectifs de la France en termes de finances publiques.
Une prévision de croissance "réaliste", un objectif "raisonné" sur le déficit public : le "programme de stabilité 2013-2017" a été présenté mercredi 17 avril en Conseil des ministres. Il doit être adressé le 30 avril à la Commission européenne.
Ce document entérine le renoncement à l'équilibre budgétaire dès 2017 et prévoit un pic de la dette publique en 2014. Mais le gouvernement promet aussi une forte baisse des dépenses publiques pour se rapprocher des objectifs fixés par l'Europe à partir de 2014.
Une dette à un record historique en 2014
La dette publique de la France atteindra 94,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2014. La dette des administrations publiques, en forte augmentation depuis 2007 et le début de la crise, atteint ainsi un record historique, selon les données de l'Insee remontant jusqu'à la fin des années 1970.
Selon le gouvernement, la dette ne refluera qu'en 2015, un an plus tard que prévu. Dans le détail, elle passera de 90,2% du PIB en 2012 à 93,6% en 2013 puis, après le pic de 2014, elle reculerait à 92,9% en 2015 et jusqu'à 88,2% en 2017, espère le gouvernement. Le graphe ci-dessous réprésente son évolution depuis 1978, avec les prévisions du gouvernement à partir de 2012.
Un objectif revu à la baisse pour le déficit public
Du côté du déficit budgétaire, l'assainissement prendra plus de temps que prévu. L'objectif à horizon 2017 est ramené à 0,7% du PIB, contre 0,3% initialement. Le gouvernement espère passer sous la barre des 3% en 2014, à 2,9%.
Un objectif qu'il qualifie de "raisonné", pour "ne pas compromettre le redémarrage de l'activité économique par davantage de mesures de rigueur".
Pour rester en ligne avec les objectifs définis à Bruxelles, le gouvernement met en avant l'effort "structurel" d'assainissement des comptes publics, c'est-à-dire l'effort sur le déficit structurel, corrigé des effets de la conjoncture : ce dernier serait résorbé à 2% du PIB cette année, pour finir en excédent de 0,5% en 2017.
Plus d'impôt, moins de dépense publique
Dans le document, le gouvernement confirme une hausse des prélèvements obligatoires cette année à 46,3% du PIB, puis à 46,5% en 2014, contre 44,9% en 2012. Dans le même temps, la dépense publique sera réduite à partir de 2014 à 56,4% du PIB, contre 56,9% cette année.
En termes chiffrés, l'effort porterait à hauteur de 14 milliards d'euros sur les dépenses en 2014, tandis que les prélèvements obligatoires augmenteraient d'environ 6 milliards, soit un effort budgétaire total de près de 20 milliards d'euros en 2014, gage de sérieux apporté par la France à Bruxelles.
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