La Grèce va pouvoir effacer 100 milliards de sa dette
Plus de 80% des créanciers privés du pays ont accepté la restructuration de la dette. Cette opération financière d'une ampleur inédite devrait permettre au pays d'éviter le défaut de paiement.
Pari réussi pour Athènes. La Grèce a remporté, vendredi 9 mars, l'adhésion de plus de 80% de ses créanciers privés pour la restructuration de son énorme dette. L'opération financière doit permettre au pays d'effacer plus de 100 milliards d'euros de son ardoise totale de 350 milliards d'euros. Cette restructuration sera la plus importante jamais engagée pour une dette d'Etat.
Une perte de plus de 100 milliards d'euros
Les créanciers avaient jusqu'à jeudi soir 21 heures (heure de Paris) pour dire s'ils acceptaient volontairement d'échanger leurs obligations contre de nouveaux titres d'une valeur réduite de plus de la moitié.
La Grèce a recueilli 83,5% d'acceptation de l'ensemble de ses créanciers privés, dont 85,8% des seuls détenteurs d'obligations de droit grec, a annoncé le gouvernement hellène.
L'échange représentera une perte totale de 74% pour ces institutions, selon les détails négociés pendant plusieurs mois entre le gouvernement grec et ses créanciers. Concrètement, ils vont perdre environ 107 des 206 milliards d'euros de dette grecque qu'ils détenaient.
Les grandes banques ont répondu présentes
Deutsche Bank, HSBC, BNP Paribas, Société générale et Dexia : les principales banques grecques et étrangères ont donné leur accord. Mais la dette du pays est dispersée entre des centaines de fonds d'investissement, "hedge funds" ou petites banques qui ne se sont pas manifestés publiquement.
Le gouvernement grec prévoit d'employer des clauses d'action collective afin de les contraindre à procéder à cet échange d'avoirs. Le pourcentage de créanciers ayant accepté l'accord passerait alors à 95,7%, assure le ministère grec des Finances.
Opération prolongée de deux semaines
L'échange concret des titres doit avoir lieu lundi 12 mars pour les obligations de droit grec, mais un délai jusqu'au 23 mars a été accordé aux détenteurs de titres de droit non grec pour présenter leur réponse à la proposition. Ce délai n'autorise pas ceux qui ont déjà adhéré à l'offre à revenir sur leur décision.
Le poids de la dette grecque devrait donc passer de plus de 160 % du PIB actuellement à 120,5 % en 2020. Il y avait urgence : la Grèce devait rembourser, le 20 mars prochain, 14,4 milliards d'euros d'obligations, arrivant à échéance à cette date. Sans ces accords des créanciers, elle risquait de se retrouver en défaut de paiement.
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