Grève des contrôleurs aériens : préavis levé pour le 13 juin
L'annonce a été faite par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Un quart des vols prévus aujourd'hui a été annulé dans les aéroports français.
Vigilance si vous voyagez en avion ou en train cette semaine. Une grève des contrôleurs aériens débute mardi 11 juin, alors qu'un mouvement social est également attendu du côté de la SNCF à partir de jeudi. Initialement prévue pour durer trois jours, la grève des aiguilleurs du ciel devrait n'en durer que deux. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé mardi après-midi que le préavis pour le jeudi 13 juin a été levé.
Un peu plus tôt, le ministre a indiqué qu'il avait demandé à la Commission européenne, en accord avec Berlin, de remettre à plus tard à son projet de libéralisation du contrôle aérien, à l'origine du mouvement de grève des aiguilleurs du ciel en France. "Avec mon homologue allemand, Peter Ramsauer, nous avons remis un mémorandum au commissaire [Siim] Kallas, pour lui demander de surseoir à ce type de libéralisation."
La France se désolidarise du projet européen
Le projet de la Commission européenne de "ciel unique" prévoit de séparer les fonctions qui sont assurées en France par la Direction générale de l'aviation civile (fonctions de régulation, de surveillance et de navigation aérienne) et de mettre en concurrence les "fonctions support", comme la météo, actuellement prises en charge par les autorités nationales.
Selon le ministre des Transports, ce projet "est de nature à remettre en cause ce qui fait notre particularisme et notre efficacité, et qui est vivement contesté par les syndicats", a-t-il expliqué, au micro de RTL. "La France ne soutient pas cette nouvelle initiative de la Commission européenne", a-t-il réitéré, dans un communiqué.
Dans d'autres pays de l'union, les syndicats ont appelé à une grève du zèle des contrôleurs pour la journée de mercredi, rappelle Le Parisien.fr. C'est le cas de la Belgique, de l'Italie, du Portugal, de la Slovaquie et de la République tchèque. En Grande-Bretagne, Bulgarie, Lettonie, Hongrie et Autriche, des actions d'informations du public doivent être menées.
Air France prévoit des retards et des annulations
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé que 1 800 vols ont été annulés, soit environ un quart des vols attendus dans la journée de mardi. En moyenne, "il y a 7 650 vols sur la journée", précise la DGAC. La situation est "globalement assez calme dans les aérogares".
La DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 50%, de mardi à jeudi, aux aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, Orly, Beauvais, Lyon, Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Elle invite les passagers à "s'informer auprès de leur compagnie aérienne". Avec ces mesures, assure un porte-parole de la DGAC, "il n'y aura pas de cacophonie, ni de passagers en errance".
Sur son site, Air France estimait lundi être en mesure d'assurer les vols long-courriers au départ de Paris, mais n'excluait pas "des retards et des annulations de dernière minute", invitant les passagers à se tenir informés "en temps réel". De son côté, la compagnie low cost Ryanair déplore "l'annulation de 102 vols depuis/vers la France" pour la journée de mardi, dénonçant une "prise en otage" des passagers et appelant la Commission européenne à mettre fin aux grèves des contrôleurs.
A Nice. A l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, 31% des vols sont annulés mardi aux départs (51 sur 165) et 32% aux arrivées (53 sur 165). Une porte-parole souligne que les navettes reliant la ville à Paris sont les plus affectées.
A Marseille. 33% des vols sont aussi annulés, soit une centaine sur les 320 prévus.
A Lyon. Le mouvement va se traduire par la suppression de 43% des vols à l'arrivée et 42% au départ, sur les 383 vols initialement programmés sur l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry.
A Lille. 16 vols ont d'ores et déjà été déprogrammés, dont un dès lundi soir.
En dehors de ces aéroports, d'autres sites sont également touchés, comme ceux de Tarbes, Montpellier et Perpignan, qui "sont actuellement fermés", indique la DGAC.
Le rail ne sera pas la solution jeudi
Pour les voyageurs qui ont décidé de se tourner vers le rail, la fin de semaine risque d'être également compliquée. Les syndicats représentatifs des cheminots – CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT – ont en effet déposé un préavis du mercredi 12 juin à 19 heures au vendredi 14 juin à 8 heures. Ils entendent ainsi manifester leur opposition à la réforme du système ferroviaire annoncée par le gouvernement, qui "suscite inquiétude et vigilance des cheminots".
Sans donner de détails, la SNCF prévient déjà que "le trafic des trains sera perturbé". L'entreprise devrait communiquer des prévisions mardi, la loi obligeant les grévistes à se déclarer 48 heures à l'avance.
Quant à ceux qui ont choisi de rester chez eux, ils pourraient tout de même subir quelques désagréments cette semaine. La CGT, premier syndicat de La Poste, appelle à une grève nationale pour l'emploi et les conditions de travail, jeudi. Le même jour, la confédération invite aussi les agents du secteur de l'énergie (EDF, GDF-Suez, Areva, etc.) à se mobiliser pour dénoncer des fermetures de centrales dans l'Hexagone.
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