La zone euro stresse en attendant l'appel à l'aide de l'Espagne
Madrid pourrait demander à l'Europe de voler au secours de ses banques samedi.
L'Espagne pourrait demander officiellement ce week-end à ses partenaires européens de l'aider à renflouer ses banques, afin d'éviter une nouvelle escalade de la crise de la dette dans la zone euro. Plusieurs sources de l'Union européenne l'ont affirmé, vendredi 8 juin.
En tirant la sonnette d'alarme, l'Espagne deviendrait le quatrième pays de la zone euro à solliciter un soutien extérieur depuis le début de cette crise, après l'Irlande, le Portugal et la Grèce.
Officiellement, l'Espagne attend...
Le ministère espagnol de l'Economie a encopre affirmé samedi à qu'il n'y avait "rien de changé" dans la position de l'Espagne, qui ne demande pas encore d'aide européenne pour ses banques. Interrogée sur si cela signifiait que le pays ne sollicite pas encore de sauvetage, elle a répondu: "cela veut dire, la même position qu'hier (vendredi)".
La porte-parole du gouvernement de Mariano Rajoy avait assuré qu'"aucune décision" n'avait été prise concernant une éventuelle demande de sauvetage européen pour les banques espagnoles. "Nous attendons les chiffres que doivent nous fournir ceux qui évaluent la situation de notre système financier", a-t-elle expliqué.
L'exécutif ibérique attend en effet plusieurs rapports. Celui du Fonds monétaire international (FMI), qui devrait atterrir sur les bureaux du gouvernement lundi 11 juin, et l'audit mené par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman, qui sera rendu au plus tard le 21 juin. Ces organismes sont chargés de calculer les besoins de capitaux et les nouvelles provisions nécessaires au secteur bancaire, en grande difficulté.
... mais sur les marchés, la pression monte
En attendant, la situation du pays n'en finit pas de se dégrader. Après avoir abaissé de trois crans la note souveraine de l'Espagne, l'agence de notation Fitch a dégradé vendredi 8 juin celles de onze collectivités locales espagnoles. Parmi elles, quatre régions ainsi que les villes de Madrid et Barcelone. Les 17 régions du pays, qui jouissent d'une grande autonomie, sont synonymes, aux yeux des investisseurs, de manque de rigueur budgétaire.
Fragilisées par cette dégradation, et suspendues à un appel à l'aide de Madrid, les Bourses européennes ont pour la plupart clôturé dans le rouge vendredi. Paris a perdu 0,63%, Londres 0,23% et Francfort 0,22%. Les investisseurs espagnols ont à l'inverse été portés par les rumeurs de sauvetage, et Madrid a clôturé en hausse de 1,92%.
Une réunion de l'Eurogroupe dès samedi
C'est qu'au fil de la journée vendredi, la rumeur avait pris de l'épaisseur. Quatre hauts responsables de l'Union européenne avaient déclaré à l'agence Reuters que les ministres des Finances de la zone euro tiendraient une téléconférence samedi 9 juin pour débattre d'une demande d'aide espagnole. "L'annonce [d'une demande de sauvetage] est attendue samedi après-midi", avait même glissé à Reuters l'un des responsables de l'Union.
Finalement, plusieurs sources de gouvernements de l'UE ont confirmé la tenue de cette conférence à 16 heures (heure de Paris). La zone euro a donné son feu vert à cette dernière "en vue de l'approbation d'une déclaration qui souligne l'intention de l'Espagne de solliciter de l'aide, et l'engagement de l'Eurogroupe d'y accéder".
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