Laurent Jalabert, dopé lors du Tour de France 1998 ?
"L'Equipe" affirme qu'une commission d'enquête sénatoriale dispose d’éléments qui prouvent que le cycliste était positif à l'EPO.
Laurent Jalabert était positif à l'EPO lors du Tour de France 1998, selon L'Equipe. D'après le quotidien sportif, qui révèle l'information lundi 24 juin, la commission d'enquête sénatoriale sur l'efficacité de la lutte antidopage en France dispose de preuves sur les pratiques dopantes du cycliste français. "C'est la surprise", a réagi Laurent Jalabert.
Francetv info revient sur ces révélations et sur la stratégie de défense du champion français, qui pourrait ne pas être le seul inquiété. Le rapport des sénateurs doit être publié le 18 juillet, avec en annexes, les identités de tous les positifs des Tours 98 et 99.
Que révèle "L'Equipe" ?
Le quotidien sportif affirme que des traces d'EPO, un produit dopant, ont été retrouvées dans les urines de Laurent Jalabert, prélevées le 22 juillet 1998, lors de la 11e étape du Tour de France, entre Luchon et le plateau de Beille. C'est le laboratoire de Châtenay-Malabry, devenu aujourd'hui département d'analyses de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui a effectué ces analyses en 2004. A l'époque, elles étaient strictement anonymes, précise L'Equipe.
Pourquoi connaît-on le résultat de ces analyses 15 ans plus tard ? En fait, il a fallu attendre le 14 mars pour qu'une commission d'enquête sénatoriale sur l'efficacité de la lutte antidopage en France voit le jour. Ses membres ont alors pu récupérer auprès du ministère des Sports les procès-verbaux nominatifs, lui permettant d'identifier les coureurs prélevés et analysés des années plus tôt. "La quasi-totalité des échantillons de 1998 réanalysés par le laboratoire francilien se sont avérés positifs à l'EPO en 2004", souligne L'Equipe. Cette substance était indétectable au moment des prélèvements.
"Parmi les échantillons souillés figure donc un prélèvement appartenant à Laurent Jalabert, qui courait sous les couleurs et les directives de [l'équipe ] Once et de Manolo Saiz, manager espagnol sulfureux (...)", indique L'Equipe.
Que répond Laurent Jalabert ?
Le champion français a plaidé l'ignorance lundi soir sur France 2. "Je ne m'attendais vraiment pas à ça, surtout maintenant", a-t-il expliqué, avant d'ajouter : "Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que ce soit vrai." Sur RTL, il a rejeté la responsabilité sur son staff médical, à qui il a "toujours fait confiance".
Devant cette commission d'enquête sénatoriale, le cycliste avait déjà tenu le même discours, en mai, expliquant qu'il ne connaissait pas la nature des produits prescrits par ses médecins lorsqu'il évoluait chez Once. "On était soignés, mais était-on dopés ? Je ne le crois pas", avait-il déclaré, rapporte L'Express.
"Je ne sais pas si tout cela est vrai et si j'aurai des preuves un jour, mais aujourd'hui, il n'y a que mon nom qui est sorti et c'est ma réputation qui est entachée. Comment peut-on être au courant d'une information alors que je ne le suis pas ?", a-t-il ajouté lundi, selon Le Parisien (article payant).
Que risque-t-il ?
Selon L'Equipe, la positivité de Laurent Jalabert est "indiscutable". Mais, souligne le quotidien, "cette analyse n'a en aucun cas de portée disciplinaire, a fortiori quinze ans après les faits. Jalabert ne risque aucune sanction rétroactive".
Il n'encourt pas non plus de sanction pénale, car il n'a pas "réellement menti" devant la commission d'enquête sénatoriale, lors de son audition le 15 mai.
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