La justice espagnole met fin à la carrière du juge Garzon
Le célèbre magistrat, qui avait notamment fait arrêter Pinochet, a été condamné à onze ans d'interdiction d'exercer dans une affaire d'écoutes illégales.
C'est un sérieux coup de canif dans le tableau du magistrat espagnol défenseur des droits de l'homme. Le juge Baltasar Garzon, 56 ans, a été condamné jeudi 9 février à onze ans d'interdiction d'exercer par le Tribunal suprême de Madrid, pour un délit de "forfaiture" dans une affaire d'écoutes illégales. Cette mesure met fin à sa carrière de magistrat.
Baltasar Garzon est mondialement célèbre pour avoir fait arrêter l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet à Londres, en 1998. Il a aussi enquêté sur les manœuvres américaines pour mettre en place des régimes autoritaires en Amérique latine, allant jusqu'à inquiéter l'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger. Il avait aussi milité contre la guerre en Irak et critiqué le centre de détention américain de Guantanamo.
Jugé pour avoir voulu enquêter sur le franquisme
Baltasar Garzon, suspendu depuis mai 2010, a été condamné pour avoir ordonné des écoutes de conversations entre des suspects incarcérés et leurs avocats, en violation des droits de la défense. Il enquêtait alors sur un réseau de corruption qui avait éclaboussé en 2009 la droite espagnole.
Par ailleurs, le magistrat espagnol attend une seconde décision du Tribunal suprême, mise en délibéré. Il est jugé pour avoir voulu enquêter entre 2006 et 2008 sur le sort de plus de 100 000 disparus de la Guerre civile espagnole (1936-1939) et du franquisme (1939-1975). Il est accusé d'avoir enfreint la loi d'amnistie votée par le Parlement espagnol en 1977, deux ans après la fin de la dictature.
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