Le départ de Benoît XVI, une décision rarissime
Très peu de souverains pontifes ont démissionné. Il faut remonter au XVe siècle.
Le doyen du Collège des cardinaux, Angelo Sodano, a qualifié sa décision de "coup de tonnerre dans un ciel serein". Benoît XVI a annoncé, lundi 11 février, qu'il allait démissionner le 28 février. Il l'a déclaré personnellement en latin durant le consistoire pour la canonisation des martyrs d'Otrante, dans une annonce quasiment sans précédent dans l'histoire de l'Eglise catholique. "Le pape a annoncé qu'il renoncerait à son ministère à 20 heures (heure italienne) le 28 février. Commencera alors la période de 'sede vacante' (siège vacant)", a précisé le père Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Saint-Siège.
Pour justifier son choix, Benoît XVI, de son vrai nom Joseph Ratzinger, a expliqué qu'il n'avait "plus les forces" de diriger l'Eglise catholique à son âge. Elu le 19 avril 2005, le pape est désormais âgé de 85 ans.
Une décision rarissime
Si le Code de droit canonique permet au pape de démissionner, cette annonce est rarissime. "S'il arrive que le Pontife romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu'elle soit dûment manifestée", indique le canon 332. La "démission" de Grégoire XII remonte au XVe siècle, en plein grand schisme d'Occident, mais la situation était exceptionnelle : trois papes avaient été élus en même temps. Au XIIIe siècle, Célestin V, élu pape contre son gré, avait démissionné au bout de quelques semaines pour retourner vivre dans son monastère. Ces situations n'ont donc pas grand-chose en commun.
Dans sa déclaration devant le consistoire, traduite par Radio Vatican, Benoît XVI s'explique sur cette décision "de grande importance" : "Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien."
Il poursuit : "Dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié."
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