Le "mur des cons" du Syndicat de la magistrature fait polémique
Des photos de personnalités politiques, d'intellectuels et des jounalistes y sont placardées. C'est un "défouloir", censé rester privé, se défend le syndicat.
Quel est le point commun entre Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany, Alain Minc, Béatrice Schönberg ou encore Etienne Mougeotte ? Ils figurent sur le "mur des cons" du Syndicat de la magistrature (SM).
Dévoilé par le site Atlantico, qui s'est procuré, mardi 23 avril, une vidéo tournée discrètement par un magistrat en visite dans les locaux parisiens du syndicat, cet affichage fait polémique. Y sont épinglés pêle-mêle Jacques Attali, Alain Minc, Guy Sorman, Alexandre Adler, mais aussi Brice Hortefeux, surnommé "l'homme de Vichy", François Baroin, Luc Chatel, Michèle Alliot-Marie...
Manifestement évolutif, le "mur des cons" invite ses contributeurs, via une consigne placée sur le côté, à "vérifier que [le con] n'y est pas déjà" avant de l'ajouter.
"Un défouloir qui a été fait sous les années Sarkozy"
La "fuite" a eu lieu lorsque de nombreux journalistes se sont rendus au local du syndicat pour y tourner des entretiens autour du juge Gentil, qui fait l'objet de menaces. "Certaines équipes en ont profité pour filmer, pour circuler un peu partout. Mais ce mur n'est pas public, il est destiné à rester privé", explique la présidente du syndicat. Pas sûr pour autant que ce "tableau" soit maintenu à l'avenir, résume Françoise Martres : "Il n'y a pas encore d'arbitrage."
On est tjrs le con de quelqu'un, dit la maxime. Surprise attristée d'être sur le mur des cons du SM. La magistrature n'a pas besoin de ça !
— Christophe Regnard (@cregnardUSM) 24 avril 2013
De son côté, Christian Jacob, le président des députés UMP, lui aussi placardé, a adressé directement une lettre à François Hollande, en tant que "garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire". Il estime que ce mur pointe des parlementaires "dont on peut considérer qu'ils sont devenus une cible pour les magistrats adhérents" du SM. Et de souligner une "pratique intolérable", "une injure publique, une menace (...) et vraisemblablement un manquement grave au principe d'impartialité de la justice".
Le vice-président du Front national, Louis Aliot, estime lui que "se pose clairement la question de la dissolution de ce syndicat subversif, contraire aux principes démocratiques élémentaires". Il juge que "cette liste, qui nous rappelle des heures sombres, est une honte et une atteinte au principe d'indépendance de la justice".
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