Yémen : 13 manifestants tués, le président prêt à partir
L'opposition au président Saleh réclame qu'il soit jugé, entrainant une répression féroce du pouvoir. Mais le chef de l'Etat annonce son départ prochain pour les Etats-Unis.
Malgré l'accord de transferts du pouvoir signé fin novembre, la tension ne retombe pas au Yemen. Samedi 24 décembre, des dizaines de milliers de personnes ont tenté de marcher sur le complexe présidentiel à Sanaa, la capitale. Les forces de sécurité ont alors ouvert le feu sur la foule, tuant 13 manifestants et faisant plus de 50 blessés.
Les protestataires comptaient forcer le président Ali Abdallah Saleh à être jugé pour la violente répression des manifestations hostiles au pouvoir depuis janvier 2011. Des exactions pour lesquelles le chef de l'Etat, qui dirige le pays d'une main de fer depuis plus de 33 ans, bénéficie d'une immunité. C'est l'accord signé en novembre dernier, impliquant un transfert de ses pouvoirs à son vice-président jusqu'à une élection présidentielle anticipée fixée en février 2012, qui le lui garantie.
Mais la menace d'une remise en cause de cette immunité a semble-t-il convaincu Ali Abdallah Saleh de prendre le chemin de l'exil pour ne pas subir le sort de son ancien homologue égyptien, Hosni Moubarak. Le samedi 24 décembre, quelques heures après les manifestations violemment réprimées, il a ainsi annoncé son départ prochain pour les Etats-Unis, sans préciser à quelle date.
"Je reviendrai"
Lors d'une conférence de presse, le président yéménite a précisé qu'il n'y avait pas de rapport avec les blessures subies lors d'une attaque en juin dernier. Il s'agit selon lui de laisser le gouvernement intérimaire, en place depuis un mois, préparer le futur politique du pays : "Je me rends dans les prochains jours aux Etats-Unis non pas pour des soins car je me porte bien, mais pour faciliter (...) l'élection présidentielle anticipée", prévue le 21 février.
Il a également affirmé que cet éloignement aux Etats-Unis n'était que provisoire : "J'y resterai pendant plusieurs jours puis je reviendrai car je ne laisserai pas mon peuple et mes camarades." Reste à savoir si, à son retour, son immunité sera toujours d'actualité et si son pays acceptera de l'accueillir en homme libre.
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