La centrale stabilisée, les défis qui attendent Fukushima
A trois semaines des un an de la catastrophe, le directeur a annoncé la stabilisation du site nucléaire. Mais les problèmes sont loin d'être réglés, dans l'installation comme à l'extérieur.
A trois semaines du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima, la compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé la stabilisation du site, lundi 20 février. Cependant, des défis de taille subsistent dans la centrale nucléaire japonaise ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 et dans sa région.
Dans la centrale : 40 ans de travaux pour la démanteler
"Notre principal défi désormais est d'extraire le combustible des réacteurs. C'est techniquement un problème extrêmement complexe, mais nous voulons le prendre en charge étape par étape", a expliqué le directeur de Fukushima Daiichi, Takeshi Takahashi.
Le combustible nucléaire, non refroidi dans les heures suivant le tsunami, a fondu dans trois des quatre réacteurs accidentés. Il faudra au moins dix ans avant de commencer à pouvoir l'en retirer, en inventant des techniques nouvelles. En raison de la radioactivité sur le site, le temps de travail des équipes est encore limité à deux ou trois heures par jour, selon un employé de l'entreprise de construction Kajima Kensetsu. Chaque jour, 3 000 personnes travaillent sur le site.
Le démantèlement de cette centrale condamnée exigera un personnel permanent et environ 40 ans de travaux.
Dans la zone contaminée : des singes pour cartographier les zones irradiés
"La centrale est désormais en état d'arrêt à froid et nous allons à présent faire tous les efforts pour permettre à des habitants évacués de revenir chez eux le plus vite possible", a assuré le directeur du site.
Afin de dresser une carte détaillée des zones irradiées, l’université de Fukushima a décidé d'envoyer des animaux sur le terrain, en guise de cobayes. Des singes et des sangliers vont y être lâchés, équipés de GPS, de dosimètres et de compteurs Geiger, explique Le Parisien. "Le fait d’utiliser ces animaux sauvages nous permettra d’établir une carte précise des niveaux de radiation au cœur des forêts qui couvrent 71% de la préfecture de Fukushima et sont parfois difficilement accessibles", a précisé le vice-président de l’université.
Equipés de bracelets électroniques, des primates ont déjà été envoyés en octobre à proximité de la zone d’exclusion, rapporte le quotidien, mais le matériel de mesures n’a pas pu être récupéré. L’expérience sera donc renouvelée en mars et permettra de compléter les mesures de radioactivité effectuées en hélicoptère et en avion au-dessus des zones contaminées.
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