Syrie : Washington veut être plus sévère que Paris
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a demandé des "mesures plus dures" contre le régime de Bachar Al-Assad, alors qu'Alain Juppé défend un renforcement de la mission d'observation.
Washington tente de hausser le ton. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a plaidé pour une résolution du Conseil de sécurité prévoyant des sanctions et un embargo sur les armes contre la Syrie. Des "mesures plus dures" destinées à obtenir le respect du plan de Kofi Annan.
"Nous devons nous orienter vigoureusement vers le Conseil de sécurité en vue d'une résolution sous le chapitre 7 prévoyant des sanctions, une interdiction de voyage, des sanctions financières, un embargo sur les armes", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, lors d'une réunion d'une douzaine de pays à Paris.
Washington se veut donc nettement plus sévère que Paris. Pendant cette réunion, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, a défendu un simple renforcement de la mission d'observateurs en Syrie, qui doit, selon lui, disposer de "moyens terrestres et aériens".
Juppé envisage "d'autres options"
"L'opposition a rempli ses obligations au titre du plan Annan (...) On ne peut pas en dire autant du régime syrien. Il poursuit sans vergogne la répression qui a encore fait des dizaines de morts depuis la date prévue pour l'entrée en vigueur du cessez-le-feu", instauré le 12 avril, a affirmé Alain Juppé, qui s'accroche au plan de Kofi Annan.
"Le plan Annan, c'est l'assurance de la paix et de la liberté. Son échec, c'est le chemin vers la guerre civile, voire régionale", a déclaré le chef de la diplomatie. Alain Juppé a également évoqué "d'autres options" envisageables en cas d'échec du plan Annan en Syrie, sans plus de précision.
La Turquie estime que sa sécurité est menacée
De son côté, la Turquie envisage d'invoquer la charte de l'Otan, selon Hillary Clinton. Cette charte prévoit la solidarité entre ses Etats membres et "déclenche des consultations à l'Otan si l'intégrité territoriale, l'indépendance politique, ou la sécurité d'une des parties est menacée". Les zones frontalières de la Turquie avec la Syrie ont en effet subi des bombardements.
Une douzaine de chefs de la diplomatie occidentaux et arabes, dont l'Américaine Hillary Clinton et le Turc Ahmet Davutoglu, étaient présents à Paris, mais pas la Chine et la Russie, alliées de Damas.
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