Les Emirats arabes unis contourneront le détroit d'Ormuz
Ce détroit, par lequel transite 35 % du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde, est au cœur de tensions entre l'Iran et les Etats-Unis depuis fin décembre. Téhéran menace de le bloquer.
"Il sera opérationnel dans six mois, en mai ou en juin". Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Mohamed ben Dhaen Al-Hamili, a annoncé lundi 9 janvier la mise en place d'un oléoduc pour éviter au pétrole du pays de transiter par le détroit d'Ormuz. L'oléoduc doit permettre de transporter le pétrole vers les ports des Emirats situés sur leur côte est, sans passer par le détroit que l'Iran menace de fermer.
Situé entre la péninsule arabique et l'Iran, le détroit d'Ormuz ferme le golfe Persique, bordé par l'Iran et l'Arabie saoudite, mais aussi par Bahreïn, le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar et l'Irak, dont c'est la seule ouverture maritime. Entre un tiers et 40 % du trafic maritime pétrolier mondial y transite.
Avertissement des Etats-Unis
"Nous avons été très clairs sur le fait que les Etats-Unis ne toléreront pas la fermeture du détroit d'Ormuz. C'est une autre ligne rouge pour nous et nous y répondrons." Le chef du Pentagone, Leon Panetta, a mis en garde l'Iran dimanche lors de l'émission "Face the Nation", sur CBS.
Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a de son côté jugé dimanche que l'Iran serait en mesure de bloquer le détroit, une "action intolérable" selon lui. "Ils ont investi dans des moyens qui pourraient leur permettre de bloquer pour un temps le détroit d'Ormuz. De notre côté, nous avons investi dans des moyens pour nous assurer que si c'est le cas, nous l'emportions", a-t-il confié sur CBS aux côtés de Leon Panetta. "Nous agirions et rouvririons le détroit" en cas de fermeture, a prévenu le général Dempsey.
Manœuvres militaires iraniennes
La tension est montée d'un cran entre Téhéran et Washington mardi à l'issue de manœuvres militaires iraniennes avec les mises en garde émises par l'Iran contre la présence de la marine américaine dans le Golfe, suscitant des craintes sur l'éventuelle fermeture du détroit d'Ormuz. En dépit de ces menaces, Washington a promis de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe, la Maison Blanche estimant que les avertissements de l'Iran trahissaient sa "faiblesse" et montraient l'efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé.
Fin décembre, ce détroit a déjà été le théâtre de tensions entre les deux pays. Seul répit dans cette crise, la marine américaine a libéré jeudi marins iraniens retenus en otage par des pirates somaliens au large d'Oman. Une action saluée par Téhéran comme un"geste humanitaire positif".
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