Reportage JO de Paris 2024 : requins belges et Italiens chantants, l’aviron en fête à Vaires-sur-Marne

Pas de monuments parisiens, mais une scène aquatique entourée de verdure, des rameuses et rameurs déchaînés, Vaires-sur-Marne, théâtre de l’aviron olympique pendant ces Jeux, s'est laissée prendre aux Jeux.
Article rédigé par Simon Bardet - à Vaires-sur-Marne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Les tribunes du stade nautique de Vaires-sur-Marne, garnies de touristes du monde entier pour les épreuves d'aviron. (BERTRAND GUAY / AFP)

Défilé des nations en bord de Marne et spectacle irisé sur les chemins menant au stade nautique de Vaires-sur-Marne. Pas de Tour Eiffel ni d’obélisque de la Concorde au second plan, mais les couleurs inondent la commune située à une vingtaine de kilomètres à l'est de Paris. Des centaines de touristes du monde entier débarquent sur le lieu qui accueille les épreuves d'aviron et de canoë-kayak. Damiers croates, requins belges inoffensifs – on nous le promet – avec leurs ailerons épinglés sur les casquettes, quatuor féminin néo-zélandais tout de noir vêtu, qui n'a rien à envier à l'équipage d'un quatre sans barreuse, les passionnés de la rame se sont donné rendez-vous au bord de l'eau.

Dans les effluves de crème solaire allègrement tartinée sur les corps, la place en tribune se mérite ce mardi. La pluie ayant décidé de refaire une apparition tôt dans la matinée, une petite pataugeoire s'est formée au pied des assemblages métalliques. Un peu de gadoue, mais pas besoin de bottes en caoutchouc. Rien d’insurmontable, sauf pour quelques spectateurs aux chaussures trop neuves, bondissant tant bien que mal entre les flaques. Une fois l'objectif atteint, l'installation débute. Casquette vissée solidement sur la tête, drapeaux prêts à être agités au passage des athlètes, boissons et denrées de survie bien cachées à l’ombre sous le siège pour résister à une journée chaude et lourde. Le spectacle peut commencer.

Les supporters bleus privés de dessert

Avec le rythme des tambours quasiment synchronisé avec les coups de rame des athlètes, l'ambiance monte d'est en ouest, lors des passages successifs des bateaux. Les grondements de la première tribune servent d’avertisseurs sonores à la deuxième. Un écho qui se reproduit jusqu’à l’arrivée. Les rames plongent, rameuses et rameurs tirent sur leur matériel pour faire glisser les bateaux sur l'huile de Vaires-sur-Marne. Des avirons qui semblent presque flotter dans les airs, plutôt que sur l'eau. La poésie de la glisse n'est pas uniquement réservée au cheval argenté de la cérémonie d'ouverture. Les bateaux filent et, la ligne franchie, les corps s'effondrent. Au bout de l'effort. L'énergie vient alors des tribunes, exhortant leurs champions à se redresser, à fêter avec eux une qualification ou à se remettre d’une déception. Une fois le souffle repris, les sourires – plus ou moins appuyés – réapparaissent sur les visages marqués par l'effort.  

Les Néo-Zélandais Phillip Wilson  (à gauche) et Daniel Williamson, sont allés au bout de l'effort lors des épreuves d'aviron, le 31 juillet 2024 à Vaires-sur-Marne. (OLIVIER MORIN / AFP)

Quand vient l'heure des médailles et des podiums, en fin de session, l'élan est retrouvé, pour une dernière ligne droite beaucoup moins longue que celle de 2000 mètres que les athlètes viennent de parcourir. Ils s'offrent un bain de foule, médaille autour du cou. Embrassent leurs proches. Chantent et utilisent leurs dernières forces pour quelques pas de danse avec les supporters ayant patienté pour voir leurs champions.

Giacomo Gentili fête sa médaille d'argent avec les supporters italiens, le 31 juillet 2024 à Vaires-sur-Marne.
Giacomo Gentili fête sa médaille d'argent avec les supporters italiens, le 31 juillet 2024 à Vaires-sur-Marne. Giacomo Gentili fête sa médaille d'argent avec les supporters italiens, le 31 juillet 2024 à Vaires-sur-Marne. (Simon Bardet / franceinfo: sport)

Italiens, Néerlandais et Australiens sont présents en nombre. Les Français manquent encore à l'appel, après des Jeux olympiques ratés. Seules Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti, en finale du deux de couple mercredi, peuvent encore rêver d’un podium pour éviter à l’aviron un premier zéro pointé depuis Barcelone 1992. Le public français a aussi besoin de communier.

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