Basket aux JO de Paris 2024 : "Une déclaration inacceptable", grosse tension entre Evan Fournier et le sélectionneur des Bleus, Vincent Collet

Alors que les Français affronteront le Canada en quarts, mardi, après une première phase poussive, Evan Fournier et son sélectionneur affichent publiquement leurs désaccords sur le plan tactique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le sélectionneur des Bleus, Vincent Collet (à gauche), et Evan Fournier, sont en désaccord sur la tactique adoptée par l'équipe de France de basketball dans le tournoi olympique de Paris 2024. (AFP)

"Le groupe vit bien", a-t-on coutume de dire ironiquement lorsque des tensions éclatent. L'équipe de France de basket, qui jouera en quarts de finale contre le Canada mardi, a étalé ses désaccords en public. En cause, le début de tournoi peu convaincant et la défaite subie contre l'Allemagne (71-85), vendredi 2 août. A l'issue de la rencontre, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, Evan Fournier, l'un des cadres de l'équipe de France, n'a pas hésité à critiquer la stratégie du sélectionneur tricolore, portée sur la défense.

"Je pense que, par moments, on se trompe dans la façon dont on veut jouer, a affirmé l'ancien joueur des Détroit Pistons. De nos jours, la meilleure défense, ça reste l'attaque. Ce n'est plus le jeu des années 1990 ou des années 2000, où vraiment tu pouvais défendre demi-terrain."

Arrivé à Paris, où aura lieu la phase finale, le sélectionneur des Bleus, Vincent Collet, n'a pas manqué de réagir, samedi 3 août. "Evan Fournier, ce n'est pas le groupe, c'est Evan Fournier. C'est une déclaration regrettable et inacceptable, dont il porte la responsabilité". "Quand on est dans une compétition de cette importance-là et qu'on prétend faire partie d'une équipe, on doit garder ça pour soi", a-t-il ajouté. 

Fournier "désolé", mais droit dans ses bottes

Attendu quelques minutes plus tard en conférence de presse, l'arrière des Bleus s'est dit "désolé que Vincent le prenne comme ça", sans toutefois revenir sur sa position. "Je n'ai pas d'autre agenda que celui de l'équipe. Une seule chose m'anime : qu'on gagne. Je maintiens ce que j'ai dit contre l'Allemagne. Il faut que notre attaque soit plus performante. (...) Quand tu perds des balles, que tu prends des tirs à 15 mètres, tu nourris les autres équipes sur du jeu rapide et c'est difficile d'être en place défensivement sur du demi-terrain, de se replier. Ce n'est pas quelque chose de réfutable."

"On n'a jamais dit qu'il ne fallait pas attaquer, on cherche aussi à trouver de la fluidité en attaque, mais pour l'instant, ce n'est pas la clé. La clé, c'est de retrouver une identité [défensive] plus forte", qui permettra de "plus marquer sur du jeu rapide", a répondu Vincent Collet. 

Cette passe d'armes illustre les difficultés tactiques des Bleus, recentrés après le fiasco du Mondial 2023 (élimination en phase de poules) sur une identité défensive forte et vers l'intérieur, autour de Victor Wembanyama. Après la défaite face aux Allemands, Nicolas Batum a affirmé qu'en première mi-temps, les Bleus n'avaient pas respecté les consignes. "Il faut qu'on essaie de trouver les solutions par nous-mêmes, mais quand je dis nous, c'est le staff et les joueurs réunis. Il ne faut pas qu'on essaie de rejeter la faute sur les uns et sur les autres", a tenté d'apaiser, samedi, l'expérimenté meneur Nando De Colo.

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