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Jeux olympiques : boudé par Los Angeles 2028, le breaking n'entend pas faire sa première et dernière danse à Paris

Le comité d'organisation des Jeux olympiques de Los Angeles 2028 a annoncé lundi la liste des sports additionnels qui seront proposés au CIO, et dans laquelle ne figure pas le breaking.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La breakeuse française B-Girl Syssy durant les Championnats du monde, le 24 septembre 2023, à Louvain (Belgique) (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"Tristesse" et "pincement au cœur". Le breaking français poursuit sa préparation en vue de Paris 2024, mardi 10 octobre, mais avec un léger vague à l'âme. Les Jeux olympiques en France devraient être sans lendemain pour la discipline qui n'a pas été retenue parmi les sports additionnels pour les JO 2028 de Los Angeles. L'équipe tricolore se refuse toutefois à y voir la fin de l'aventure, longue déjà de plusieurs années pour obtenir la reconnaissance de cet art comme un sport.

La voix de Salim Abidi, entraîneur breaking du pôle France, trahit sa déception. "On voulait que ça continue", évoque-t-il entre deux stages de préparation en vue de la dernière compétition de l'année, à Hong Kong, en décembre. Le président de la Fédération française de danse, Charles Ferreira, également joint par franceinfo: sport, l'admet : la décision était crainte dans le milieu. "J'avais quand même quelques doutes sur la reconduction du breaking à Los Angeles. Les critères américains ne sont pas forcément les mêmes que ceux de notre comité d'organisation actuel, qui avait décidé d'inclure le breaking aux Jeux olympiques et Paralympiques 2024. Même avec ces doutes, il est clair qu'on est très déçus."

Réponse définitive d'ici au 17 octobre

Après cette première communication lundi, la liste définitive des disciplines retenues pour les JO de Los Angeles sera déterminée lors de la session du CIO à Bombay du 15 au 17 octobre prochain, avant même que le breaking n'ait pu faire ses preuves pour sa première à Paris. Le timing est court mais habituel. "Attention, ça se passe toujours comme ça, comme pour le karaté à Paris par exemple, précise Charles Ferreira. Mais on aurait dû avoir cette première liste au printemps, et elle avait déjà été repoussée. J'avais vu ça aussi comme un mauvais signe."

"On sentait pourtant que le CIO avait une grosse appétence pour la reconduction du breaking."

Charles Ferreira, président de la Fédération française de danse

à franceinfo: sport

Salim Abidi, lui, préfère rester patient, en attente de la décision finale la semaine prochaine. "On n'est pas plus affectés que ça car tout n'est pas encore validé. Certains sports collectifs sont plus difficiles à organiser et ne sont pas pratiqués dans tous les pays." L'entraîneur du pôle France évoque toutefois son incrédulité après l'annonce de lundi, dans l'Hexagone comme de l'autre côté de l'Atlantique. "Plein de danseurs ne comprennent pas, surtout aux Etats-Unis. C'est leur pays, c'est le berceau du hip-hop."

Mais dans l'attente que le CIO tranche, et face à cette situation qu'ils ne peuvent maîtriser, les breakeurs français replongent dans l'objectif de Paris. "On garde espoir pour l'avenir, insiste Salim Abidi. Les objectifs de médailles ne changent pas pour 2024. On reste focalisés sur ça. Le développement est là, on est validé en tant que sport auprès du ministère des Sports, on est dans la boucle des grands championnats, du monde, d'Europe… Ce n'est pas parce que le chemin olympique sera ou ne sera pas en 2028 que tout va s'arrêter."

"Tout le monde voyait un réel intérêt à ce que la discipline entre aux Jeux parce que cela apportait des garanties, abonde Charles Ferreira. On croit toujours autant dans le breaking." Outre le mince espoir pour l'édition en Californie, la porte de l'olympisme n'est d'ailleurs peut-être pas fermée à double tour. "On sait que l'Australie, avec Brisbane 2032, est intéressée", précise le responsable de la FFDanse.

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