Paris 2024 : fonctionnement des battles, critères et notation... Tout comprendre sur l'épreuve olympique de break

Le break fait son entrée en lice les 9 et 10 août, une première dans l'histoire olympique.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le b-boy Dany Dan, champion d'Europe de breaking en 2022, lors de sa participation aux Jeux européens le 27 juin 2023, à Nowy Sacz, en Pologne, où il a décroché sa qualification olympique. (MAXPPP)

Le petit nouveau des sports olympiques fait ses débuts, vendredi 9 août. Le breaking, qui a rejoint les sports olympiques comme sport additionnel, prend ses quartiers Place de la Concorde pour deux jours.

Au total, 16 b-boys et 16 b-girls sont en lice pour remporter l'or olympique. Pour vous permettre de suivre la compétition dont le niveau"s'annonce élevé et où tout peut arriver", selon notre consultante Antoinette Gomis, franceinfo: sport vous explique comment vont se dérouler les épreuves.

Comment se déroule l'épreuve de breaking aux Jeux olympiques ?

Le tournoi de breaking se déroule en deux parties. Une première phase de qualifications lors desquelles les 16 danseurs s'affrontent dans des poules de quatre (les femmes le 9 août et les hommes le 10 août). "Les deux meilleurs danseurs de chaque groupe seront qualifiés pour la suite de la compétition", explique Antoinette Gomis, chorégraphe, danseuse et consultante breaking pour France Télévisions. Les huit qualifiés pour les quarts de finale sont ensuite répartis dans un tableau où le dernier affronte le premier, le septième est opposé au deuxième etc.

La Française Sya Dembélé en action lors d'une compétition de breaking sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, le 21 octobre 2023. (MARTIN LELIEVRE / AFP)

Les athlètes s'affrontent lors de confrontations directes, appelées battles. "Chaque battle est composé de passages en un contre un, l'un après l'autre. Le danseur A va passer une première fois pendant 30 ou 45 secondes, voire une minute s'il est inspiré, puis son adversaire va lui répondre. Ils ont un passage en phase de groupe, deux passages à partir des quarts. Chaque passage sera évalué par neuf juges", vulgarise Antoinette Gomis. Un point est attribué au gagnant à chaque passage. Ces points permettent aussi d'effectuer le classement pour les quarts. En cas d'égalité (possible seulement lors des phases de groupe), les voix de chaque juge seront comptabilisées pour les départager. "Dans ce cas, le danseur qui a le plus de votes gagne", conclut-elle.

Sur quels critères les athlètes sont-ils jugés ?

Les athlètes sont évalués sur cinq critères. D'abord sur la technique et la complexité des réalisations. Ils sont également scrutés sur l'exécution et l'enchaînement de leurs mouvements. Ensuite, les juges notent la musicalité. "Il s'agit du rapport à la musique. Lors des battles, un DJ décidera des morceaux. Les athlètes les découvriront au moment de leur passage et devront improviser. Il faut donc être en rythme et suivre la musique", développe Antoinette Gomis.

Les b-boys et b-girls vont aussi être évalués sur la variété de leurs figures, aussi appelée vocabulaire. D'abord sur les mouvements au sol aussi appelés footworks, les postures acrobatiques ou power moves et les mouvements arrêtés également nommés freezes. "Le vocabulaire correspond à la manière dont tu vas amener ce que tu as à dire, qui permettra de lire et comprendre tes passages. Ceux-ci doivent avoir un sens, et raconter quelque chose",  appuie la chorégraphe. Au cours des battles, il n'est pas rare que les danseurs se répondent en reprenant des mouvements de leur adversaire pour les réinterpréter, avec des difficultés supplémentaires.

La composition d'un passage avec ces différents éléments n'est pas imposée ni prédéfinie. "Un danseur peut faire tout son passage au sol par exemple, mais les juges peuvent trouver qu'il manque de vocabulaire. Tout en sachant que la répétition dans les passages est interdite", souligne Antoinette Gomis. Enfin, un dernier critère sera pris en compte : l'originalité. À mi-chemin entre le sport et la culture, les danseurs devront dévoiler leur créativité ainsi que leur personnalité et leur style dans leur composition.  Par ailleurs, des points de pénalité peuvent être infligés si un danseur gêne ou empêche son adversaire de réaliser son passage.

Comment fonctionnent les notations ?

"Au lieu d’attribuer une note chiffrée à chacun de ces critères, les juges utilisent un curseur numérique, qui se déplace du côté du breaker qui remporte le face-à-face dans cette catégorie. Si le breaker A fait preuve d’une meilleure technique que le breaker B, les juges feront glisser le curseur de son côté, soit un peu, soit complètement", explique le site du CIO. Chacun des cinq critères compte pour 20 % de la décision finale. En fonction de l'équilibre des curseurs sur ces cinq catégories, un danseur remporte le battle.

Les juges soulèvent leurs pancartes affichant le nom du vainqueur d'une battle lors des championnats de France de breaking, le 30 mai 2021. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

En clair, le curseur va donner l'avantage à l'un ou à l'autre et cela peut évoluer au cours du battle. "Les téléspectateurs vont pouvoir suivre en temps réel ce que pense le jury", ajoute Antoinette Gomis. "Il y a donc des critères à respecter pour remporter un battle mais il y a aussi une grande part de freestyle", conclut-elle. Pour représenter la France, quatre athlètes ont été sélectionnés : Gaëtan Alin (b-boy Lagaet), Danis Civil (b-boy Dany Dann), Sya Dembele (b-girl Syssy), et Carlota Dudek (b-girl Carlota).

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