Cet article date de plus d'un an.

Paris 2024 : "Sa sélection était très attendue", réagit une spécialiste de breakdance après la qualification du Français Dany Dann

Yasmina Benbekaï, journaliste experte en breaking et spécialiste de la culture Hip-Hop salue sur franceinfo la qualification du breakeur français Dany Dann, 35 ans, pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. "Il a mis sa vie professionnelle entre parenthèses pour s'entraîner très durement", explique-t-elle.
Article rédigé par Jérôme Val, franceinfo - Cyrille Ardaud
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Avec sa médaille d'or aux Jeux européens de breaking, en Pologne, le Français Dany Dann décroche un ticket pour les Jeux de Paris 2024. (MICKAEL CHAVET / MAXPPP)

C'est lui, le premier Français qualifié pour l'épreuve de breaking aux Jeux de Paris 2024. Le danseur Dany Dann, 35 ans a remporté mardi 27 juin dans la soirée la médaille d'or aux Jeux européens qui se déroulent actuellement à Cracovie, en Pologne, lui permettant de se qualifier directement pour les prochains Jeux olympiques. Sa discipline fera son entrée aux JO l'an prochain.

"Je vais représenter les Français et j'en suis fier", a lâché le breakeur après une finale électrique, cheveux teints en blond, tout de violet vêtu. Ce Guyanais, Danis Civil de son vrai nom, aide-soignant de profession, a atteint son objectif : être sur la place de la Concorde, à Paris, dans un an.

Ces derniers mois, il a tout consacré à son sport : "Il a mis sa vie professionnelle et sa vie de jeune papa, entre parenthèses pour s'entraîner très durement", analyse Yasmina Benbekaï, journaliste experte en breaking et spécialiste de la culture Hip-Hop. "Sa sélection était très attendue car il est numéro deux mondial".

Les sponsors entrent dans la danse

En septembre dernier, il a intégré l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) à Paris, où une structure de haut niveau a été mise en place. Un coup de projecteur bienvenu pour une discipline encore confidentielle il y a peu. "C'est un sport très apprécié par les jeunes, mais qui était peu médiatisé jusque-là. Désormais les sponsors se manifestent auprès des Bboys et des Bgirls pour les accompagner", détaille Yasmina Benbekaï, "Certains ont pu arrêter leur travail ou leurs études pour pouvoir s'entraîner dur au sein de l'équipe de France".

Un engouement du public et des sponsors qui permet à des athlètes de se faire connaître du grand public, c'est le cas par exemple de Dany Dann. "Il est champion depuis toujours, ce n'est pas nouveau. Mais avec l'accompagnement spécifique, les entraînements intenses à l'INSEP, il a pu décrocher ce premier ticket pour les JO".

Un sport, un art et une culture

Mais n'est-ce pas un paradoxe de professionnaliser et d'exposer à ce point une culture née dans les milieux populaires, à New York (États-Unis) il y a cinquante ans ? "C'est toute la difficulté", concède Yasmina Benbekaï. "Le breaking c'est un art, c'est une danse et un sport. Il faut réussir à expliquer au plus grand nombre et même au CIO, qu'il y a toute une culture derrière. Par exemple il y a de la musique, et aucun autre sport olympique n'accueille de la musique ou un speaker. C'est une discipline technique, mais ce n'est pas que ça".

Dany Dann ne devrait pas être le seul breakeur à porter les couleurs de la France aux Jeux olympiques de 2024. Une Bgirl sera sans doute de la partie. Mais pour cela une Française devra remporter le championnat du monde breaking qui se déroule fin septembre en Belgique, où faire partie des 10 sélectionnés des tournois de qualifications olympiques qui se tiendront entre mars et juin 2024.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.