JO 2024 : médaillée d'argent, l'équipe de France de concours complet réalise le rêve olympique de Thaïs Meheust, cavalière décédée dans un accident

L'un des trois membres de l'équipe, Stéphane Landois, montait le cheval avec lequel la cavalière avait eu un accident mortel en concours en septembre 2019.
Article rédigé par Sasha Beckermann
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Français Stéphane Landois, sur Chaman Dumontceau, lors de l'épreuve de saut d'obstacles du concours complet par équipes des Jeux olympiques, dans les jardins du château de Versailles, le 29 juillet 2024. (MAXPPP)

À la fin de son excellente reprise de dressage, Stéphane Landois a levé les bras et yeux au ciel, comme pour dire à Thaïs Meheust : "Celle-ci, elle est pour toi". Le cavalier de 30 ans, membre de l'équipe de France de concours complet, en selle sur son gris Chaman Dumontceau*Ride For Thaïs, a traversé l'intégralité des trois épreuves de la discipline avec un visage en tête. Celui de la cavalière, sa meilleure amie, décédée en septembre 2019 après un accident mortel sur un parcours de cross au Haras du Pin. Elle montait alors Chaman et n'avait que 22 ans. 

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Thaïs avait un rêve : emmener le hongre gris à Versailles pour les Jeux de Paris.  la suite de l'accident, ses parents m'ont proposé de le récupérer et d'essayer de continuer l'aventure", nous confiait-il avant de partir pour les Jeux. C'est chose faite, et avec la manière, le couple repart avec la médaille d'argent par équipes. "Tout le monde l'a vu et l'a senti, l'atmosphère était particulière, surtout quand ça s'est arrêté et que la note est tombée. Je pense que tout le monde a pensé à Thaïs aussi, c'est ça qui est génial", livrait le cavalier après la première épreuve. 

"Nous ne sommes plus allés sur un concours avec mon épouse depuis le décès de Thaïs, il y a cinq ans. (...) Là, il fallait faire un effort. Ça n'a pas été simple", confie Marc-Henri Méheust, le père de Thaïs, à nos confrères de Ouest-France. "À la fin de sa reprise, [Stéphane] avait le doigt en l'air. Il travaille toujours dans cet esprit de faire plaisir à Thaïs, à nous aussi", décrit-il.

Pour lui, son épouse, Stéphane Landois, la charge émotionnelle était très forte ces derniers jours. Si forte qu'il a été difficile de contenir leur émotion. "On a tous pleuré un peu aussi. (...) Ça m'a rappelé les bons souvenirs qu'on avait avec Thaïs sur d'autres concours internationaux."

"Chaman n’est pas responsable et ne le sera jamais. Comme l’avait dit Thaïs : c’était un cheval pour aller aux Jeux et elle avait raison."

Marc-Henri Meheust, père de Thaïs Méheust

à Ouest-France

L'ombre de la cavalière disparue flotte jusque dans l'intimité de l'équipe de France. N'étant pas logés au village olympique, ses membres dorment, le temps des Jeux, chez des particuliers qui ont accepté de laisser leurs habitations à la Fédération française d'équitation (FFE). Le sort a attribué une chambre un peu particulière à Stéphane Landois. Sur la porte, le prénom de Thaïs, celui de l'occupante habituelle du lieu. Comme un écho lointain venu rappeler aux Bleus leur mission.

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