JO 2021 - Escrime : "Les Français se sont transcendés en équipe", retient Brice Guyart à l'issue des épreuves à Tokyo
Les escrimeurs français ont glané cinq médailles à Tokyo.
Cinq ans après la déception des Jeux de Rio (trois médailles) et neuf ans après le fiasco de Londres (zéro pointé), les escrimeurs français rentrent à Paris les valises lourdes de cinq médailles. Romain Cannone a ouvert le compteur sur un sacre olympique inattendu à l'épée avant que les fleurettistes ne referment le chapitre tokyoïte, eux aussi avec de l'or. Double champion olympique et consultant France Télévisions, Brice Guyart dresse le bilan des Jeux de l'escrime tricolore.
Franceinfo: sport : aux Jeux de Rio, avec trois médailles, l'escrime française était en crise. Est-ce que l'orage est passé ?
Brice Guyart : La crise, on l'a connue en 2012 avec aucune médaille. Trois à Rio, c'était correct. Pour Tokyo, je voyais bien entre trois et cinq médailles pour l'escrime française, on y est. C'est bien, l'escrime se replace dans les sports pourvoyeurs de médailles, avec des équipes où l'on a vu quelques jeunes qui commencent à éclore et qui sont déjà dans le coup comme Romain Cannone ou Manon Brunet. Je pense que ça souligne aussi que, même dans une période Covid, la France a un bon vivier dans chaque arme, et qu'il y a eu du volume de tireurs pour pouvoir s'entraîner, même sans compétition. Les sélectionnés ont pu capitaliser sur tout un vivier de tireurs de haut niveau, et il faut aussi remercier ces partenaires d'entraînement.
Finalement, ceux qui étaient attendus en individuel ont peiné et la France a brillé par équipes...
Yannick Borel (à l'épée) doit être le plus déçu. Enzo Lefort (en fleuret) est médaillé par équipe, il repart avec une médaille comme il y a quatre ans. Individuellement, c'est plus compliqué que par équipes, surtout avec une seule compétition internationale, en mars 2021. On est forcément plus seuls. Je voulais souligner l'état d'esprit des Français, on voit qu'ils se sont transcendés en équipe. Ils élèvent leur niveau de jeu, prennent plaisir à aller au combat ensemble et ils ont fait la différence avec leur solidarité, à l'image des sabreuses. Elles ont renvoyé de belles images, à la fois souriantes et guerrières.
Les épéistes avaient remporté l'or par équipe à Rio, leur élimination d'entrée est-elle la plus grande déception de ces Jeux ?
Oui. On attendait une médaille, ils en avaient la capacité. Mais il y a aussi un concours de circonstances. Ils tirent le Japon, qui est une bonne équipe, 8e au classement mondial, qui a été invitée. Les Japonais avaient donc déjà disputé un tour avant, ils avaient un match dans les jambes et étaient dans le rythme de la compétition. C'était un match dangereux.
Au contraire, Romain Cannone, qui ne devait pas participer aux Jeux, est-il la plus belle surprise ?
C'est la révélation, il pratique une escrime comme on en voit rarement. Il était dans un état de flow total. Une escrime comme ça, je pense que même quelqu'un qui regarde pour la première fois, comprend ce qu'il se passe. C'est bien de voir des pépites se révéler tôt.
Les fleurettistes ont complété la moisson de médailles par un titre olympique contre les Russes, victorieux au fleuret féminin et sabre féminin contre les Français. La Russie reste-t-elle la plus grande nation en escrime ?
C'est un exploit. On n'avait pas trop de repères face à cette équipe russe jeune, qu'on ne connaît pas. Les fleurettistes (français) confirment l'argent de Rio et prennent le relais de l'or qu'on avait décroché à Melbourne en 2000. Vingt-et-un an après, c'est beau. La Russie fait partie des grosses nations. Pendant la pandémie, ils n'avaient pas les mêmes restrictions que nous et ont organisé des compétitions nationales. Ils ont aussi un grand vivier avec beaucoup de tireurs de haut niveau donc ils sont arrivés bien préparés, avec plus de compétitions dans les jambes.
Le staff de l'équipe de France d'escrime devrait évoluer après ces Jeux. Quelles ambitions peut-on nourrir pour Paris 2024 ?
Je pense que refaire cinq médailles, ça sera déjà très très bien. Il y a des cadres qui vont arrêter, comme Erwann Le Péchoux et Charlotte Lembach, mais on a aussi des jeunes qui ne demandent qu'à prendre leur place. Pour le staff, c'est dans la logique de remanier le haut niveau. Je ne suis pas surpris. À l'épée, on veut rappeler (dans l'encadrement) Hugues Obry (champion olympique par équipes en 2004) et Gauthier Grumier (champion olympique par équipes en 2016), c'est un duo qui va faire du bien et qui peut les relancer.
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