JO Paris 2024 : gangrenée par les scandales de dopage, la dernière chance de l'haltérophilie ?

Vasily Alexeiev, Naïm Süleymanoglu... l'haltérophilie des temps modernes a produit des légendes. Des performances sportives majeures entachées de pratiques douteuses. Victime du dopage endémique, l'haltérophilie a bien failli disparaître des disciplines olympiques. Maintenue dans un format réduit à Paris, son futur demeure incertain.
Article rédigé par franceinfo - Simon Kremer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les poids de la compétition féminine des Jeux olympiques le 7 août 2024. (MIGUEL MEDINA / AFP)

À Rio, il y a huit ans, l'haltérophilie était une grande discipline composée d'une quinzaine d'épreuves et de 260 compétiteurs. Mais cette année, à Paris, il ne reste plus que 10 épreuves pour seulement 120 athlètes. Un moindre mal, car en 2021, le Commité international olympique (CIO) a carrément menacé d'exclure la discipline des prochains Jeux en raison de ses difficultés à se défaire des pratiques de dopage.

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La Fédération internationale d'haltérophilie a pourtant entrepris de faire un peu de ménage entre 2003 et 2016. Quelque 600 haltérophiles ont été suspendus au total, soit 20% de l'élite internationale. Malgré ces décisions importantes, la lutte contre le dopage reste considérée comme une façade masquant la corruption endémique de certaines nations pour couvrir les athlètes dopés. AU total, 34 haltérophiles médaillés aux Jeux de Pékin (2008) et de Londres (2012) ont ainsi été déclassés et déchus de leur médaille par le CIO, entraînant de nombreuses réattributions de médailles, des années après.

En juin 2022, le nouveau président de la Fédération internationale d'haltérophilie, Mohammed Jalood, finit cette fois par imposer des changements radicaux avec une tolérance moindre pour sauver littéralement son sport mis sous pression par le CIO. Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont donc un air d'olympiade de la dernière chance.

La vedette de l'haltérophilie pour ces JO a été suspendue pour dopage en 2013

La grande vedette de l'haltérophilie à Paris est à l'image des turpitudes de sa discipline : un golgoth géorgien d'1m97 et plus de 108 kilos. Lasha Talakhadze, porte-drapeau de sa délégation détient les records du monde de sa catégorie des lourds. À l’arraché, il soulève 225 kg avec un total olympique à 492 kg de fonte. Des résultats exceptionnels entachés d'une ombre. C'est un garçon qui a été suspendu pour dopage aux stéroïdes anabolisants, en 2013.

L'idée d'exclure un sport présent dès les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne, ceux de 1896, et inscrit au programme olympique, chez les hommes, depuis 1920, a été, pour l'instant, abandonnée pour les Jeux de Los Angeles en 2028. Mais la Fédération internationale d'haltérophilie le sait, il faudra se montrer irréprochable pour rejoindre Brisbane en 2032.

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