Handball aux JO 2024 : Laura Glauser et Hatadou Sako, l’assurance tous risques de l’équipe de France

Les deux gardiennes des Bleues ont brillé, chacune leur tour, en demi-finales des Jeux olympiques contre la Suède, jeudi. Des prestations qui ont permis à l’équipe de France de rester dans le match puis s’imposer.
Article rédigé par Hortense Leblanc - au stade Pierre-Mauroy (Villeneuve d'Ascq)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Hatadou Sako et Laura Glauser s'encouragent lors de la demi-finale du tournoi olympique entre la France et la Suède, le 8 août 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Les Bleues ne s'y sont pas trompées. Dès la sirène, elles ont couru vers Hatadou Sako pour fêter leur victoire, avant d'enlacer Laura Glauser qui les avait maintenues à flot durant leur demi-finale contre la Suède, jeudi 8 août. Si les Suédoises ont pu compter sur une excellente gardienne – Johanna Bundsen – les Françaises en ont eu deux, qui se sont parfaitement relayées, et à qui elles doivent en partie leur qualification.

"Elles sont en train de réussir leurs Jeux olympiques", a sobrement affirmé Oliver Krumbholz. Un euphémisme. Avec une moyenne de 34% d'arrêts sur la compétition pour Laura Glauser, et de 35% pour Hatadou Sako, qui a moins joué, les deux gardiennes des Bleus font partie des patronnes qui portent l'équipe de France, comme le font Tamara Horacek et Estelle Nze Minko sur le terrain. Pourtant, vous ne les entendrez jamais s'attirer les lauriers. "Les filles ont été énormes en défense et m'ont amené cette solidité. C'est le collectif qui nous emmènera le plus loin, pas une joueuse", a répété Laura Glauser.

Trois jets de sept mètres arrêtés pour Sako

Contre la Suède jeudi après-midi, les arrêts de Laura Glauser (48%, 11/23) ont compensé le manque d'efficacité offensif de ses coéquipières. "J'étais hors de mon corps, hors de ma tête, a-t-elle expliqué. Mais à la pause je me suis beaucoup relâchée." Plus en difficulté au retour des vestiaires, elle a alors passé le relais à Hatadou Sako, auteure de huit arrêts sur 15 tirs concédés, dont trois sur jets de sept mètres. Monumentale.

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"Elles nous ont sauvé la mise plusieurs fois. Laura nous permet de ne pas tomber dans un trop gros écart et Hatadou nous remet dans la dynamique pour aller chercher cette victoire", a insisté Pauletta Foppa. "Nos rôles sont clairs et bien acceptés, et c'est ce qui fait nos performances. On a une complicité incroyable. Elle me dit ‘le prochain pénalty tu y vas, je sais que tu vas le sortir', puis ‘le prochain tu y retournes', elle sent aussi des choses, on se fait confiance mutuellement", savoure Hatadou Sako.

Sako, le feu et la glace

Une belle récompense pour deux joueuses aux histoires particulières. Laura Glauser n'était pas de la partie à Tokyo en 2021 car elle avait refusé, pour des raisons de santé mentale, d'être la troisième gardienne, logée à l'écart du village olympique en période de Covid-19, éloignée de sa fille. Hatadou Sako, elle, n'a rejoint l'équipe de France qu'en 2023, après avoir tourné le dos à la sélection sénégalaise avec qui elle évoluait jusque-là. Et exprime très facilement sa fierté de porter le maillot bleu, en communiant avec le public, sa marque de fabrique.

"26 000 personnes, qui va laisser passer ça ?, s'est-elle amusée. Je vis des choses et je ne sais pas si je les revivrai. J'aime voir les gens nous acclamer, je donne beaucoup d'énergie mais c'est ce qui me nourrit et m'anime. J'aime demander aux gens de faire du bruit." Difficile alors de croire qu'elle est l'élément qui a tempéré les Bleues avant leur prolongation contre la Suède. "Les filles, je leur ai dit ‘tranquille, on a le temps, vous n'êtes pas fatiguées, tout ce qui va se jouer, c'est dans la tête'. Mon rôle, c'est d'apporter ce calme, cette assurance, c'est ce que j'ai essayé de transmettre", a-t-elle raconté.

"On a des gardiennes incroyables, résume Amandine Leynaud, leur prédécesseur dans le but bleu, et désormais leur entraîneure. Je pense à Cléo [Cléopâtre Darleux] aussi qui est rentrée et a fait une très belle prestation. C'est une vraie force, on ne gagne pas une compétition sans deux voire trois grandes gardiennes, et aujourd'hui on les a en équipe de France." Elles devront encore briller en finale, où elles rencontreront soit la Norvège, dont les deux gardiennes comptent 44% et 38 % d'arrêts, soit le Danemark, dont la gardienne titulaire tourne à 38% également. Un duel de remparts s'annonce. 

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