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JO 2021 : les grands absents des Jeux à Tokyo

Ils ne seront pas aux Jeux olympiques à Tokyo cet été, à cause de résultats sportifs insuffisants, de suspensions, de blessures ou tout simplement par choix. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Hugo Lauzy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
Caster Semenya, LeBron James, Serena Williams et Christophe Lemaitre ne disputeront pas les Jeux olympiques de Tokyo. (AFP)

Le rideau des Jeux olympiques est tout proche de s'ouvrir au pays du Soleil-Levant. Un an après le report de cette XXXIIe olympiade de l'ère moderne à Tokyo, Covid-19 oblige, la lutte pour y participer aura laissé quelques égarés en bord de route. Le début des hostilités est prévu dès samedi 24 juillet, avec son lot de favoris mais aussi de grands absents. La sentence étant désormais irrévocable, voici une liste non exhaustive de ceux qui ne seront pas sur la scène olympique. 

Ils ne sont pas qualifiés 

Souvent présenté comme le principal rival de Michael Phelps, Ryan Lochte ne sera pas dans les bassins de Tokyo cet été. À 36 ans, l'enfant terrible de la natation américaine ne pourra pas disputer ses cinquièmes Jeux olympiques après avoir raté les minima. Une déception pour celui qui a déjà grappillé six titres pour douze médailles olympiques au total.

Même désillusion pour le Haut-Savoyard, Christophe Lemaitre. Double médaillé de bronze aux Jeux olympiques, le sprinteur de 31 ans, touché par le Covid-19 en octobre et bien loin de ses standards, n'a pas réussi à réaliser les temps requis par la Fédération française d'athlétisme sur 100 m et 200 m. Il n'a pas été retenu pour le relais 4x100 m non plus. Une saison à oublier également pour Mahiedine Mekhissi. Le Français de 36 ans, trois médailles olympiques consécutives de 2008 à 2016, a tenté jusqu'au dernier moment d'obtenir son ticket sur 3 000 m steeple, sans réussite.

Le Français Mahiedine Mekhissi lors du 3 000 m steeple aux Jeux olympiques de Rio, lundi 15 août 2016. (VINCENT CURUTCHET / DPPI MEDIA / AFP)

D'autres figures du sport ont connu le même sort. La légende américaine Kelly Slater, 11 fois champion du monde, n'a pas pu se qualifier, en décembre 2019 à Hawaii, pour les premiers JO de l'histoire en surf. Mais le Floridien est le premier sur la liste des remplaçants, lui laissant la porte ouverte dès le premier forfait annoncé. Une petite chance que n'aura pas l'Ethiopien Kenenisa Bekele, déjà absent en 2016 à Rio et qui, à 38 ans, ne participera pas à ses quatrièmes Jeux. Retiré de la piste, il n'a pas voulu disputer les sélections éthiopiennes sur le marathon, sa dernière chance de prendre part aux JO.

L'Américain Justin Gatlin aux Jeux olympiques de Rio lors de la demi-finale du 200 m, mercredi 17 août 2016. (JOHANNES EISELE / AFP)

Éternel, le sprinteur Justin Gatlin semblait l'être. Vainqueur du 100 m à Athènes en 2004, l'Américain - suspendu pour dopage de 2006 à 2010 - avait fait un retour fracassant à Londres en 2012 avec le bronze, et l'argent à Rio en 2016 sur cette même distance. En juin, il a terminé la finale des sélections américaines dernier et blessé, à 39 ans. Fin d'une ère également pour Mo Farah. Le Britannique de 38 ans, quadruple médaillé d'or sur 5 000 et 10 000 m à Londres et Rio, n'a pas réalisé les minima olympiques pour espérer voir Tokyo. 

Elle aussi n'en finit plus de subir des contrecoups dans sa carrière. Double championne olympique en titre du 800 m, la Sud-Africaine Caster Semenya (30 ans), souvent pointée du doigt pour sa supériorité physique, a été obligée de monter sur la distance du 5 000 m. Elle ne voulait pas subir le lourd traitement hormonal demandé par la Fédération internationale pour continuer à disputer le 800 m ou le 1 500 m. Mais sur 5 000 m, Semenya n'a pas pu atteindre les minima demandés

Successeur de Tony Estanguet à Rio, le céiste tricolore de 33 ans, Denis Gargaud, n'a pas été sélectionné pour Tokyo, et ce dès octobre 2020. Le champion olympique en titre en catégorie C1 est pourtant devenu champion de France en avril et d'Europe en mai dernier. Il figure comme remplaçant au sein de la délégation des Bleus. Longtemps placée sur le devant des tatamis à l'international, la judokate Audrey Tcheumeo (31 ans) ne participera pas aux Jeux elle non plus. La double médaillée olympique en - 78 kilos n'a pas réussi à se qualifier et cède sa place à Madeleine Malonga, de quatre ans sa cadette.

Ils ne sont pas venus

Déjà absent il y a cinq ans à Rio, LeBron James ne sera pas non plus du voyage à Tokyo avec Team USA. À 36 ans, "King James", double champion olympique en 2008 et 2012, a préféré se concentrer sur le début de la nouvelle saison NBA avec les Lakers de Los Angeles après une défaite au premier tour des play-offs contre Phoenix et une saison minée par les blessures.

Autre grande absente côté américain, la reine du tennis Serena Williams et ses 23 titres en Grand Chelem. Médaillée d'or en simple à Londres sur le gazon de Wimbledon en 2012 et triple lauréate en double avec sa soeur Venus (2000, 2008, 2012), son palmarès olympique est déjà bien rempli. L'Américaine de 39 ans a désormais les yeux rivés sur New York et l'US Open dès la fin du mois d'août. 

Deux autres légendes de la balle jaune ont préféré déserter le tableau masculin. Le Suisse Roger Federer, en délicatesse avec son genou droit et en plein questionnement sur la suite de sa carrière à presque 40 ans, a décidé de faire l'impasse sur le seul titre majeur manquant à son palmarès. Déjà en or à Pékin en 2008 en simple, puis en double en 2016 à Rio, l'Espagnol Rafael Nadal n'a plus joué depuis Roland-Garros en mai dernier et dit vouloir lui aussi se régénérer physiquement. Deux absences de marque dans une compétition décimée par une vague de forfaits, qui laisse la porte grande ouverte au Serbe Novak Djokovic en quête d'un Golden Slam cette saison.

L'Espagnol Rafael Nadal aux Jeux olympiques de Pékin, mercredi 13 août 2008. (JOE KLAMAR / AFP)

En juin 2019, l'Américain et véritable icône du golf à l'international, Tiger Woods, avait expliqué faire des JO de Tokyo un "grand objectif". Depuis, les mois ont passé et les choses ont mal tourné pour le Californien de 45 ans. En février dernier, le "Tigre" s'est gravement blessé à la jambe dans un accident de voiture près de Los Angeles. Il a entamé une longue phase de rééducation de sa jambe droite et ne participera donc pas pour la première fois aux Jeux.

Devenu champion du monde en septembre 2020, le coureur français Julian Alaphilippe a décidé de ne pas faire partie de la délégation tricolore. Son nom était pourtant sur toutes les lèvres au moment d'évoquer un titre olympique sur un tracé difficile et lui convenant. Quatrième à Rio en 2016 sur la course en ligne, il a exprimé des raisons d'ordre personnel avec sa paternité récente et la volonté de se reposer après le Tour de France, dans l'optique de la défense de son titre mondial en septembre prochain.

Fin de carrière anticipée dès janvier dernier en revanche pour le pistard tricolore Grégory Baugé. À 36 ans, le Français, trois médailles d'argent et une de bronze aux JO, a pris les devants pour annoncer sa retraite et expliqué qu'il n'était plus à 100% physiquement. Neuf fois champion du monde en individuel, il a donc fait une croix définitive sur son rêve olympique.

Ils sont suspendus

Privé de Jeux pour avoir détruit une fiole de son sang lors d'un contrôle antidopage en 2018, Sun Yang ne verra pas l'eau de Tokyo. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) est passé par là en juin dernier et l'a suspendu quatre ans et trois mois. Triple médaillé d'or (200 m, 400 m, 1 500 m), le Chinois nageait depuis longtemps en eaux troubles. Âgé de 29 ans, Sun Yang pourrait toutefois revenir juste à temps pour le début des Jeux de Paris en 2024.

Autre suspension mais pour un tout autre motif cette fois. Dans ce qui se révèle être plus une mésaventure qu'autre chose, la sprinteuse américaine de 21 ans, Sha'Carri Richardson a été contrôlée positif au cannabis en juillet, lors des sélections américaines. La grande promesse du sprint mondial a été suspendue un mois puis écartée de la sélection olympique par la Fédération américaine. Elle était l'une des grandes favorites pour l'or sur la distance reine du 100 m. 

Scénario différent mais mêmes conséquences pour Christian Coleman. Champion du monde 2019 du 100 m et prétendant à l'or à Tokyo, le sprinteur américain de 25 ans a été suspendu par l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU) pour une durée de deux ans en mai 2020. La raison : trois manquements à ses obligations de localisation antidopage en 2019. Une sanction réduite à 18 mois par le Tribunal arbitral du sport en avril dernier.

Pour l'épéiste français Daniel Jérent (30 ans), champion olympique par équipes en 2016, un contrôle positif à la dorzolamide, un diurétique, en novembre 2020, a mis fin à ses espoirs de rejoindre Tokyo. L'AFLD s'est donc penchée sur son cas et la Fédération a décidé de le retirer de la liste de la sélection. Une affaire qui fait déjà suite à une série de trois "no shows" en 2019, qui lui avait déjà valu une suspension d'un an.

Les deux légendes à la retraite

Ils ont quitté les Jeux olympiques il y a cinq ans déjà. Pourtant, leur ombre sur leurs disciplines respectives est encore bien présente. La foudre jamaïcaine Usain Bolt, aujourd'hui âgé de 34 ans, a laissé un grand vide sur les pistes d'athlétisme depuis son départ. Octuple médaillé d'or de Pékin en 2008 à Rio en 2016, il avait démocratisé la "cool attitude" des sprinteurs, jusque-là enfermés dans des jeux de rôle à l'américaine. Depuis sa retraite lors des championnats du monde 2017 à Londres, la relève du sprint mondial tarde à arriver. Preuve de la place prise et occupée pendant près d'une décennie par le Jamaïcain.

Même constat pour le roi de la natation mondiale, Michael Phelps. Le recordman absolu de médailles olympiques (28 dont 23 en or) a disputé cinq JO au cours de sa carrière de 2000 à Sydney jusqu'en 2016 à Rio de Janeiro. Retraité une première fois des bassins en 2014, il avait effectué un retour tonitruant à 31 ans en 2016, avec cinq médailles d'or et une sixième en argent, histoire de boucler la boucle. 

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