Cet article date de plus de trois ans.

JO 2021 : les Namibiennes Christine Mboma et Beatrice Masilingi privées de 400m en raison de leur hyperandrogénie

La Fédération internationale d'athlétisme a estimé que les deux athlètes avaient un taux de testostérone naturel trop élevé pour participer à cette épreuve. 

France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les deux athlètes namibiennes Christine Mboma et Beatrice Masilingi ne pourront pas participer à l'épreuve de 400m à Tokyo à cause d'un taux de testostérone naturellement trop élevé.  (JEWEL SAMAD / AFP)

C'est un coup dur pour la Namibie. Le Comité olympique namibien (NNOC) a indiqué, vendredi 2 juillet, dans un communiqué que ses deux athlètes en forme du moment, Christine Mboma et Beatrice Masilingi, ne pourront pas s'aligner sur le 400m aux Jeux olympiques de Tokyo - alors même que Mboma a réalisé le 7e meilleur temps de l'histoire sur cette distance le 30 juin. En cause : une hyperandrogénie, c'est-à-dire un taux de testostérone naturellement trop élevé. 

"Le NNOC et notre directeur médical sont en contact étroit avec le Dr Stéphane Bermon, directeur médical de World Athletics pour adopter la meilleure attitude concernant nos deux sprinteuses", a précisé le comité olympique namibien dans son communiqué.

Un précédent avec Caster Semenya

Christine Mboma et sa compatriote Beatrice Masilingi, qui ont toutes les deux explosé au plus haut niveau ces derniers mois, ont été récemment testées en Italie près de leur camp d'entraînement.

"Les résultats du centre de test indiquent que les deux athlètes ont un taux de testostérone naturellement élevé (...) elle ne sont pas éligibles pour les événements allant du 400 m au mile (1.609 m)", a écrit le NNOC.

Entré en vigueur en 2019, le règlement international impose aux athlètes hyperandrogènes de diminuer leur taux de testostérone à moins de 5 nmol/L pendant une période continue d'au moins six mois avant de pouvoir participer à une compétition internationale du 400 m au mile (1609 m). 

Plusieurs sportives ont déjà pâti de ce règlement, dont la Sud-Africaine Caster Semenya. Refusant de prendre un traitement, la double championne olympique n’a pas été autorisée par la fédération internationale d'athlétisme à défendre son titre sur 800 mètres et à courir dans des épreuves de 400m à 1500m. Peu familière avec les autres distances (100m, 200m, et courses de longues distances), Semenya n'a réussi à se qualifier pour aucune épreuve des Jeux de Tokyo.

Obligées de courir le 200m

Devenue par surprise la 7e meilleure performeuse de tous les temps sur 400 m le 30 juin à Bydgoszcz (Pologne) en 48'54", Mboma se retrouve privée, avec sa compatriote Masilingi, de sa distance fétiche aux Jeux.

Les deux Namibiennes (18 ans) se rendront toutefois au Japon où elles se concentreront sur le 100m, discipline pour laquelle elles se sont qualifiées mais où elles figurent toutefois loin des meilleures mondiales.

"Nous sommes optimistes pour leur futur en tant qu'athlètes d'élite. Cela ne doit pas être vu négativement mais plutôt comme un nouveau challenge ou une nouvelle opportunité", a conclu leur comité olympique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.