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Planète Sport. Hyperandrogénie dans l'athlétisme, le combat de Caster Semenya

Caster Semenya, athlète de haut niveau, lutte contre les discriminations liées à l'hyperandrogénie. Un trouble hormonal dont elle est atteinte et qui l'empêche aujourd'hui de pratiquer son activité professionnelle.

Article rédigé par Laëtitia Bernard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'athlète Sud-Africaine Caster Semenya après avoir remporté le 2 000m à Montreuil. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Une championne qui n’a plus le droit de courir à cause de son taux de testostérone trop élevé, à moins d’accepter de prendre un traitement aux lourdes conséquences pour la santé physique et mentale. C’est le résultat d’un règlement mis en place par la fédération internationale d’athlétisme l'an dernier. Inadmissible pour la Sud-Africaine Caster Semenya : "Je ne suis pas une idiote, je ne prendrai pas de médicament je suis une athlète propre, je ne triche pas. Qu’ils s’occupent plutôt du dopage…"

Caster Semenya se mobilise pour elle, mais aussi pour toutes les coureuses concernées par l’hyperandrogénie. Pierre-Jean Vazel, entraîneur d’athlétisme engagé, la soutient depuis le début. "Si on parle d’équité, on parle du préjudice qui est subi par une majorité de femmes qui ne possèdent pas ce taux de testostérone et donc l’avantage qui y serait associé. Encore faut-il prouver qu'il y ait un avantage, s'emporte-t-il. Or, ils n’ont pas réussi à le faire, en fait, ils ont retourné l'argument du préjudice parce que celles qui le subissent sont surtout les femmes qui sont empêchées de pratiquer leur passion, leur activité professionnelle, ce qui les fait vivre. Elles sont stigmatisées."

Quand Caster est venue courir à Montreuil l’année dernière c'était vraiment la bête curieuse. Tout le monde la regardait. J’entendais des gens demander : 'C’est un mec ? C’est une fille ?'

Pierre-Jean Vazel

à franceinfo

Les performances de Caster Semenya font régulièrement polémique depuis le début de sa carrière, elle est pour ainsi dire habituée à se battre. Il y aurait tellement mieux à faire regrette Pierre-Jean Vazel : "Je trouve qu’elle incarne quelque chose de très moderne au contraire, qu’elle pourrait être une ambassadrice de valeurs totalement moderne, de l’inclusion, de l'antiracisme, du féminisme même."

"Je trouve que la fédération internationale et les organisations sportives en général ont tout à perdre de s’acharner contre ces femmes au lieu de récupérer en fait tout le potentiel qu’elles ont." Quant au nouveau règlement, Caster Semenya a tenté sans succès de le faire invalider par le tribunal Arbitral du sport, puis elle a fait appel, la procédure est toujours en cours.

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