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Paris 2024 - Petites histoires des Jeux : les faces cachées de Nadia Comaneci, Bob Beamon et Mark Spitz

À l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, franceinfo : sport vous plonge dans ces petites histoires qui ont fait la grande histoire olympique. Voici trois anecdotes méconnues sur les records de Nadia Comaneci, Bob Beamon et Mark Spitz.
Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Mark Spitz en finale du 200m papillon lors des JO de Munich en 1972. (STAFF / DPA/AFP)

Si, comme l'ont dit Edmond et Jules de Goncourt, "l'anecdote est la boutique à un sou de l'histoire", il convient parfois de rappeler les petits détails d'une performance historique pour encore mieux en mesurer la portée. Car, derrière le champion olympique se cachent souvent des anecdotes généralement méconnues du grand public mais qui ont forgé dans l'ombre la légende d'un moment.

Comaneci trop parfaite

Tout le monde se souvient de Nadia Comaneci aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. Tout le monde se souvient de la grâce innée de cette jeune fille alors âgée de 14 ans. Tout le monde se souvient aussi qu'elle fut la première gymnaste à décrocher un 10 aux JO, lors de sa prestation aux barres asymétriques. 

Ce dont on se souvient moins, voire pas du tout, c'est que le tableau d'affichage, censé récompenser la prestation de l'étoile roumaine d'un 10.0 légendaire, n'était pas configuré pour ça ! Ainsi, la première note que Nadia Comaneci et tout le public du gymnase de Montréal virent à l'écran fut un 1.00... Personne ne fut dupe, bien sûr, et six autres 1.00 allaient suivre lors de ce concours exceptionnel. Si la perfection n'était pas de ce monde, en 1976, elle l'est devenue.

Nadia Comaneci dans l'exercice des barres asymétriques aux JO de Montréal de 1976.  (STAFF / DPA/AFP)

Beamon, de rage et d'alcool

Derrière l'une des performances les plus plus mythiques de l'histoire de l'athlétisme se cache une histoire de rage, de tristesse et d'alcool. Sur le sautoir de Mexico, le 18 octobre 1968, Bob Beamon ne le sait pas encore mais il s'élance pour un saut qui restera gravé dans les mémoires. 8,90m après sa prise d'appui, il retombe dans le sabre brûlant de Mexico. Il n'en croit pas ses yeux, le public est abasourdi, on doit aller chercher un mètre de couturier pour mesurer ce bond irréel : l'Américain vient de battre le record du monde de 55 centimètres !

Rien n'avait laissé ne serait-ce qu'imaginer un pareil exploit. Ni les performances précédentes du jeune Beamon, âgé de 22 ans à l'époque, ni surtout sa préparation la veille de la finale. Déjà, il a bien failli ne pas se qualifier pour celle-ci en mordant ses deux premiers sauts. Il a ensuite été ébranlé par les sanctions prises contre John Carlos et Tommie Smith qui ont brandi un poing ganté lors de la cérémonie de remise des médailles du 200m.

Enfin, pour couronner le tout, il a appris qu'il venait de perdre sa bourse d'étude à El Paso pour avoir participé, avec d'autres athlètes noirs, au boycott d'une rencontre universitaire face à une école mormone qui pratiquait la discrimination raciale. Bref, rien ne va et l'histoire raconte que Bob Beamon, la nuit précédent son record du monde, enquillait les téquilas ! Il ne l'a jamais démenti. Et il n'a plus jamais sauté aussi loin...

Bob Beamon lors de son concours de saut en longueur à Mexico lors des Jeux olympiques de 1968, le 19 octobre. (EPU / AFP)

Spitz, la moustache potache

Sans le savoir, Mark Spitz fut un hipster avant l'heure. Débarqué à Munich en 1972 avec une moustache très fournie, le nageur américain envisage de la raser avant le début des épreuves. Normal. Sauf que, devant l'engouement que celle-ci déchaîne aux yeux des médias et du public, Spitz décide de la garder. Trop heureux de détonner par son look viril au milieu de nageurs qui fuient la pilosité comme la peste, le Californien va également se distinguer dans l'eau. 

On a tout dit sur les sept médailles d'or, et autant de records du monde, de Spitz durant ces Jeux. On a tout dit sur cette performance hors-norme et sur ses incroyables qualités de sprinteur. Ce que l'on sait moins c'est que les Russes, humiliés par le nageur de l'Oncle Sam alors que la Guerre Froide couve toujours, ont longtemps cherché à comprendre les raisons de cette domination.

Interrogé par un coach soviétique qui veut percer le secret, Spitz répond alors que c'est grâce à sa moustache. Celle-ci agit comme une gouttière et permet à l'eau de mieux s'écouler le long du corps du nageur. C'est évidemment une énorme blague potache mais l'entraîneur la prend au pied de la lettre ! Mark Spitz raconte la suite avec un malin plaisir : "L'année suivante, tous les nageurs russes portaient une moustache". 

Mark Spitz lors de sa victoire en finale du 200m papillon lors des JO de 1972 à Munich. Le nageur américain y remportera 7 médailles d'or. (EPU / AFP)

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