JO 2024 : "Il faut qu'on surprenne le monde", lance Tony Estanguet à 673 jours de la cérémonie d'ouverture
Le président du comité d'organisation des jeux de Paris assure que le budget de quatre milliards d'euros sera tenu malgré l'inflation et sera "financé à près de 98% par de l'argent privé".
"Il faut qu'on surprenne le monde", a lancé jeudi 22 septembre sur franceinfo Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO Paris 2024 alors que le metteur en scène, Thomas Jolly, a été nommé directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui aura lieu le 26 juillet 2024, dans 673 jours, "aux alentours de 20h24, probablement".
Pour la première fois, la cérémonie ne se déroulera pas dans un stade, mais sur la Seine entre le pont d’Iéna et le pont d’Austerlitz : "On veut offrir au monde un spectacle vraiment inspirant où on va s'appuyer sur un décor qui fait rêver", a déclaré Tony Estanguet. Il a assuré qu’il n’y avait pas de retard dans la construction des sites olympiques et que le budget était maîtrisé."On ne dépensera que l'argent que l'on n'aurait. On ne demandera pas de rallonge à l'État ou au CIO", a-t-il indiqué.
franceinfo : Le calendrier des chantiers de Paris 2024 est-il tenu?
Tony Estanguet : Oui, c'est vrai que c'est la première information. Les chantiers sont dans les temps. C’est le défi capital pour tenir le budget de maintenir les délais de travaux. Et on peut annoncer ce matin que les travaux sont toujours dans les temps.
Le budget affiché par les JO était 4 milliards d'euros. Depuis, il y a eu la guerre en Ukraine et l'inflation. Va-t-il déborder ce budget ?
Quand on parle de quatre milliards d'euros de budget, c'est le budget du comité d'organisation des Jeux. Il est financé à près de 98% par de l'argent privé. Il n'a quasiment pas bougé. Il était à 3,9 milliards, on est à 4 milliards parce qu'on a eu des revenus complémentaires de partenaires nouveaux. Nous, comité d'organisation, nous sommes en responsabilité de toute l'organisation des compétitions. Il y a 878 compétitions à organiser, dont deux de football, par exemple, avec plus de matchs que la Coupe du monde.
C'est vraiment un défi de logistique incroyable, mais c'est financé par de l'argent privé et on ne dépensera que l'argent que l'on aura. On ne demandera pas de rallonge à l'État ou au CIO.
Tony Estanguetà franceinfo
Par contre, on travaille avec l'État, avec le CIO, avec tous les acteurs et les fédérations, pour réduire les coûts parce qu'à chaque fois qu'il y a de l'inflation, à chaque fois qu'il y a des coûts qui augmentent quelque part, c'est un vase communicant, il faut trouver des économies par ailleurs. Il y a deux ans, on a fait 300 millions d'euros d'économies par an parce qu'on avait un risque de dépassement. On a réorganisé la carte des sites, mutualisé, réduit le nombre de sites. On est sur cette maîtrise budgétaire. C’est notre enjeu. Les Jeux s'autofinancent et ils vont continuer sur ce modèle économique.
Faire des économies, cela veut dire qu’il y aura des épreuves un peu low cost ?
Oui, dans tous les cas, ça veut dire que sur certains niveaux de service, on va faire attention. On va peut-être réduire le nombre de bus. Il y aura peut-être un confort qui va être un peu réduit ici ou là et se concentrer sur les grands marqueurs. Mais il faut une très belle cérémonie parce que ça doit être un moment très marquant, très inspirant.
Vous ne toucherez pas à la cérémonie d’ouverture prévue sur la Seine ?
Non. La France a tout pour organiser des jeux d'exception qui feront date. Ce seront les jeux des premières fois. Première fois que la cérémonie d'ouverture ne sera pas dans un stade, mais en centre-ville, avec dix fois plus de personnes. C'est dix fois la capacité d'un stade. Pour la première fois, avec un accès gratuit. Et donc, on veut offrir au monde un spectacle vraiment inspirant où on va s'appuyer sur un décor qui fait rêver.
Comment fait-on pour assurer la sécurité d’une telle cérémonie avec 500 000 personnes ?
La sécurité, ça sera la priorité. Il y aura un dispositif de sécurité très important sur lequel on travaille depuis plus de deux ans. On ne prendra aucun risque. La priorité absolue, c'est la sécurité, parce qu'on le sait très bien quand on est organisateur, même si vous avez très bien travaillé pendant des années, s’il y a un incident de sécurité, on oublie tout le reste. Donc la sécurité, c'est la priorité. Quand on prend une décision, on vérifie d'abord si c'est faisable en termes de sécurité et on a un travail main dans la main avec les autorités publiques aujourd'hui, l'État, notamment, en première ligne, qui a la coordination de la sécurité des Jeux.
Le directeur artistique de cette cérémonie d'ouverture est le jeune metteur en scène, Thomas Jolly. Quelle est sa feuille de route ?
Oui, carte blanche ! Que la créativité artistique française puisse s'exprimer à nouveau. La référence [ce sont les Jeux] d'Albertville [en 1992] et Philippe Decouflé a fait un travail remarquable. C'était très inspirant. Et donc, à nous d'imaginer une nouvelle cérémonie d'ouverture sur un lieu inédit encore une fois, qui va être sur six kilomètres du pont d'Austerlitz au pont d'Iéna à Paris, avec des décors absolument magiques. Il faut qu'on surprenne le monde.
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