JO d'hiver 2022 : pourquoi la France peut battre son record de médailles à Pékin
La délégation française avait remporté 15 médailles à Pyeongchang, en 2018, dont cinq en or.
Ils étaient 108 en Corée du Sud il y a quatre ans. Il y aura cette fois 88 athlètes à représenter la France à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin qui démarrent vendredi 4 février. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a volontairement réduit la voilure pour avoir une délégation plus compétitive que jamais.
L'objectif est fixé : battre le record de médailles obtenues lors de Jeux d'hiver, établi à Sotchi en 2014 avec 15 breloques. Les Tricolores avaient répété cette performance en 2018 à Pyeongchang, avec cependant cinq titres olympiques (contre quatre en Russie). Franceinfo sport vous explique pourquoi les Français pourraient aller encore plus haut à Pékin.
Parce que les médaillés de Pyeongchang sont encore plus forts
Perrine Laffont en est la preuve. L’Ariégeoise, première médaillée d’or du clan tricolore à Pyeongchang, a continué d’asseoir sa domination en ski de bosses. En Coupe du monde, elle est tout simplement devenue irrésistible avec deux gros globes de cristal (classement général) et quatre de rang dans sa spécialité. Elle entend bien ne laisser une nouvelle fois que des miettes à ses adversaires à Zhangjiakou.
De son côté, Alexis Pinturault a débroussaillé l’armoire à trophées de l’équipe de France de ski alpin. Depuis Luc Alphand, en 1997, aucun skieur tricolore n’avait réussi à remporter le classement général de la Coupe du monde. Le Savoyard a couru derrière cet exploit pendant plusieurs années avant d'y parvenir en mars 2021. Six fois médaillé aux Mondiaux (dont un titre en combiné en 2019), troisième en slalom géant aux JO de Sotchi et de Pyeongchang, deuxième en combiné en Corée du Sud, il ne lui reste que l'or olympique à décrocher. Pour y parvenir, il aura trois occasions à Pékin (en géant, en slalom et en combiné).
Enfin, comment ne pas citer le couple le plus titré de l’histoire du patinage artistique français ? Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, passés de peu à côté de l'or il y a quatre ans, seront les favoris en danse sur glace. Depuis Pyeongchang, ils sont presque imbattables, en témoignent leurs 12 succès sur leurs 13 dernières compétitions disputées. Et cette saison encore, ils semblent intouchables à chacune de leurs sorties (trois sur trois). Dans leur duel à distance avec leurs rivaux, les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (les seuls à avoir battu les Français une fois, en 2020, d'extrême justesse), Papadakis et Cizeron sont meilleurs (trois résultats à plus de 220 points au score général alors que les Russes n'ont jamais dépassé les 218 points). Il faudra donc confirmer cette suprématie sur la glace du Palais omnisports de Pékin.
Parce que le biathlon français peut tout rafler
Et si, même sans Martin Fourcade, la fête était plus folle ? L'idée n'est pas si farfelue que cela. Depuis sa retraite, à l’issue de la saison 2019-2020, l’équipe de France de biathlon n’a cessé de progresser. Aujourd’hui, elle s'impose comme la plus forte nation du circuit. En Coupe du monde, le nouveau patron chez les hommes s'appelle Quentin Fillon Maillet. A 29 ans, le Jurassien a pris la relève du "grand Martin", pointant largement en tête du classement général. Il devance ainsi un autre Français, Emilien Jacquelin.
Ce dernier, double champion du monde en titre de la poursuite, est également en pleine ascension. S’il doit encore canaliser ses temps faibles et apprendre à gérer ses efforts, il a passé un cap. Son tir debout "supersonique" et sa puissance sur les skis lui permettent, tout comme Fillon Maillet, de jouer la victoire sur toutes les courses. De plus, Simon Desthieux (neuvième du classement général de la Coupe du monde) ou Fabien Claude, souvent bien placés, pourraient aussi pointer le bout de leur nez.
Chez les femmes, la donne est différente mais tout aussi emballante. S’il est difficile de dégager une seule individualité, la force collective de cette équipe impressionne. Sur les quatre relais féminins de cette saison, les Bleues, portées par Anaïs Bescond, Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet et Anaïs Chevalier-Bouchet, sont montées sur le podium à chaque fois, avec deux victoires déjà au compteur.
Enfin, sur les 28 courses individuelles disputées cette saison, femmes et hommes confondus, la France a placé au moins une ou un biathlète à 18 reprises sur le podium (24 places sur le podium au total). Seule la Norvège a fait aussi bien. Autrement dit, l’équipe de France de biathlon, plus dense que jamais, et déjà pourvoyeuse de cinq médailles en 2018, peut encore rêver très grand.
Parce que plusieurs athlètes ont soif de revanche
Voilà deux porte-drapeaux surmotivés. Tessa Worley et Kevin Rolland, qui seront à la tête de la délégation française durant la cérémonie d’ouverture vendredi, savent qu'il s'agit sans doute de leur dernière chance de réaliser leur rêve olympique. S’ils ne sont plus très jeunes (32 ans chacun), la géantiste et le skieur freestyle (halfpipe) figureront parmi les favoris pour tenter d’aller chercher le seul titre qui manque à leur belle collection. La skieuse, double championne du monde de géant (2013 et 2017), reste sur une performance décevante à Pyeongchang (septième en géant), tandis qu'une grave blessure l’avait empêchée d'aller à Sotchi quatre ans plus tôt.
Le spécialiste de halfpipe, lui, avait frôlé la mort il y a presque trois ans, lorsqu’il avait tenté de battre le record du monde du plus grand saut. Malgré cette chute terrible, à force de travail et de résilience, le quintuple vainqueur des X-Games a réussi à revenir au plus haut niveau. Médaillé de bronze à Sotchi, Kevin Rolland tentera de remonter sur la boîte. Et plus si affinités...
Ces Jeux de Pékin pourraient d’ailleurs devenir une affaire de famille puisque sa cousine, la brillante Tess Ledeux, aura également une sacrée revanche à prendre. Arrivée en Corée du Sud à seulement 16 ans, auréolée d’un titre de championne du monde de slopestyle, la Plagnarde avait craqué sous la pression, éliminée dès les qualifications. Quatre ans plus tard, elle s’est affirmée comme l’une des stars du freestyle et a réalisé, mi-janvier, un doublé historique aux X-Games (big air et slopestyle).
De son côté, la snowboardeuse Chloé Trespeuch aura également envie d’oublier une bonne fois pour toutes sa déconvenue de Pyeongchang. Bien placée pour le podium, voire le titre, la Savoyarde avait chuté à quelques mètres de la ligne d’arrivée. "Bronzée" à Sotchi, Chloé Trespeuch, qui figure parmi les favorites à l’or olympique, voudra remettre les pendules à l’heure à Pékin.
Parce qu'il pourrait y avoir des surprises
La beauté des Jeux olympiques vient aussi de performances inespérées. S’il est toujours difficile de se risquer à ce genre d’exercice, des Tricolores moins attendus pourraient bien réussir à grimper sur le podium. À 41 ans, le doyen des Bleus, le skieur Johan Clarey, vient de prendre la deuxième place sur la terrible Streif, théâtre de la célèbre descente de Kiztbühel. Il a d’ailleurs devancé un autre Français, Blaise Giezendanner, parti avec le dossard 43. Comme le veut la tradition, la descente hommes lancera, dimanche, les épreuves de ski alpin. Sait-on jamais…
En ski de fond, il faudra également compter sur l’équipe de France masculine emmenée par l’éternel Maurice Manificat (35 ans). Médaillé de bronze en relais il y a quatre ans avec ses copains Jean-Marc Gaillard, Clément Parisse, et Adrien Backscheider, ils tenteront de jouer à nouveau les trouble-fêtes tout comme Richard Jouve ou Lucas Chanavat en sprint.
En ski de bosses masculin, Benjamin Cavet aura un coup à jouer. Même chose pour l’expérimentée Alizée Baron (skicross) ou les jeunes Jade Grillet-Aubert (skicross) et Antoine Adelisse (big air et slopestyle).
Pour terminer, il faudra garder un œil attentif sur notre équipe de France de bobsleigh. Margot Boch et Carla Sénéchal forment effectivement le premier binôme féminin français de l’histoire à participer aux JO, alors que Romain Heinrich et Dorian Hauterville (huitièmes des derniers Mondiaux) tenteront de créer la surprise en bob à deux.
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