JO de Paris 2024 : quatre questions sur les policiers et les militaires étrangers mobilisés en France pendant les JO

Ces soldats et policiers étrangers, appelés en renfort pour la période olympique, travaillent systématiquement en binôme avec des équipes françaises, et peuvent dans ce cadre participer à des interpellations ou des contrôles. Un dispositif loin d'être inédit.
Article rédigé par franceinfo
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Des membres de la gendarmerie française patrouillent avec des membres des forces spéciales du Qatar, à Paris, le 15 juillet 2024. (VICTORIA VALDIVIA / HANS LUCAS / AFP)

Plusieurs milliers de militaires et de policiers étrangers ont été envoyés en France pour aider les quelque 35 000 policiers et gendarmes et les 18 000 militaires français déployés pour sécuriser les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les premières délégations sont arrivées dans les rues de la capitale en amont de la cérémonie d'ouverture des Jeux, le 26 juillet, notamment afin de patrouiller avec les soldats français autour du périmètre de sécurité sur les bords de Seine. Franceinfo fait le point sur le rôle de ces forces de l'ordre.

1 Combien de policiers ont été prévus ?

"Environ 1 800 renforts internationaux originaires d'une quarantaine de pays partenaires, dont 31 pays européens", sont mobilisés pour renforcer les effectifs français lors des Jeux olympiques, rapporte le ministère de l'Intérieur à franceinfo. "On a plus de 80 pays qui nous aident, qui ont envoyé des policiers, des gendarmes des démineurs", a pourtant annoncé de son côté le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lundi 15 juillet sur franceinfo.

Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, avait déclaré dès mars sur le réseau social X que des soldats polonais, "avec des chiens renifleurs", seraient déployés à Paris pendant les Jeux olympiques, sans en préciser le nombre. L'objectif principal de cette délégation est "d'entreprendre des opérations de détection d'explosifs et de lutte contre le terrorisme", selon le ministre polonais.

Des policiers qatariens ont aussi fait leur arrivée dans les rues de Paris, déclenchant l'indignation de responsables politiques de droite. Interrogé par franceinfo, le ministère de l'Intérieur confirme que 43 policiers qatariens sont arrivés à Paris jeudi 11 juillet, et que 62 autres agents venus de l'émirat étaient encore attendus la semaine dernière. Le ministère précise que cette délégation est composée d'une équipe cynotechnique, c'est-à-dire des agents accompagnés de chiens renifleurs chargés de repérer de possibles explosifs, mais aussi de policiers qui patrouilleront à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Des policiers espagnols, brésiliens ou encore sud-coréens ont également fait leur apparition dans les rues parisiennes. Interrogé par franceinfo, le ministère de l'Intérieur a fait savoir qu'il ne communiquerait pas sur les effectifs détaillés dépêchés par chaque pays.

2 Quelles sont leurs missions ?

Le déploiement des policiers et militaires étrangers détachés en France est piloté par la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS), "sous la supervision de la Coordination nationale pour la sécurité des Jeux olympiques", explique le ministère de l'Intérieur. Ces renforts étrangers sont mobilisés "aux côtés des agents de la préfecture de police de Paris, de la police nationale, de la gendarmerie nationale ainsi que de la sécurité civile" et une grande partie des effectifs sont "déployés dans les gares, les aéroports et autour des 39 sites olympiques ou de rencontres sportives", énonce le ministère, contacté par franceinfo.

Dans le détail, les équipes françaises sont renforcées par "des équipes cynophiles spécialisées en recherche d'explosifs, ainsi que des experts dans la lutte anti-drones, des garde-frontières, des spotters [des observateurs de foule], des démineurs, des cavaliers ou encore des motocyclistes".

3 Peuvent-ils procéder à des interpellations ?

Les policiers et soldats venus de l'étranger ne peuvent procéder à des interpellations que conjointement avec des policiers ou militaires français. Ils sont "systématiquement en binôme avec des forces de sécurité intérieure françaises", fait savoir le ministère de l'Intérieur, qui rappelle que ces renforts n'ont "pas de prérogatives judiciaires sur le sol français".

"Certains se sont déjà trouvés en situation d'interpellation ou de contrôle d'un certain nombre d'individus", relate d'ailleurs un inspecteur général de la police à franceinfo. Le ministère de l'Intérieur n'a cependant pas précisé si ces membres des forces de l'ordre étrangers seraient autorisés à porter une arme et à en faire usage.

4 Est-ce la première fois qu'un tel dispositif est mis en place ?

La coopération entre pays pour assurer la sécurité lors d'événements internationaux est courante. En 2022, lors de la Coupe du monde de football au Qatar, quelque 200 gendarmes et policiers français avaient prêté main-forte aux autorités locales, et un dispositif similaire avait déjà été mis en place lors des Jeux olympiques de Londres, en 2012.

Il s'agit souvent d'échanges. La France et l'Allemagne ont convenu en mars d'une coopération bilatérale pour "mettre à leur disposition mutuelle des forces de sécurité intérieure" pendant l'Euro 2024 en Allemagne et durant les Jeux de Paris. Les renforts d'outre-Rhin assurent ainsi cet été dans la capitale la protection de la maison de l'Allemagne et du festival allemand du sport au stade Jean-Bouin, précise un communiqué de presse conjoint de Gérald Darmanin et de son homologue allemande, Nancy Faeser. "La présence de ces renforts complètera le travail des forces de sécurité intérieure françaises. L'Allemagne enverra d'autres renforts pour la sécurisation de voie publique en appui aux services français, selon des modalités en cours de définition", indique le communiqué.

Dans des proportions moins importantes, la France a déjà bénéficié de tels dispositifs. Lors de l'Euro 2016, le pays avait vu ses effectifs renforcés de 180 policiers provenant de 23 pays. Plus récemment, cela a également été le cas lors de la Coupe du monde de rugby, où la France a pu compter sur la présence de 160 policiers et gendarmes européens.

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