JO de Paris 2024 : Joan-Benjamin Gaba, la surprise d'un chef

Le Français de 23 ans est devenu vice-champion olympique, lundi, après sa défaite en finale face à Hidayat Heydarov, à l'Arena Champ-de-Mars.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Joan-Benjamin Gaba réagit après sa victoire en demi-finale des Jeux olympiques de Paris face à Adil Osmanov, le 29 juillet 2024 (LUIS ROBAYO / AFP)

C'est une scène cocasse qui se déroule au Club France, jeudi 25 juillet. Alors que l'équipe de France de judo enchaîne les interviews dans l'auditorium avec les médias, un judoka se présente dans le couloir qui jouxte le petit amphithéâtre. "Personne ne veut lui poser des questions ?", demande l'un des attachés de presse de la Fédération française de judo. Aucune réponse. Ce jeune homme de 23 ans, c'est Joan-Benjamin Gaba, auréolé depuis lundi 29 juillet d'un titre de vice-champion olympique de judo (-73 kg).  

Le récent médaillé de bronze aux championnats d'Europe n'est pas la tête la plus connue, il est vrai, de cette équipe composée des meilleurs éléments français et figurant pour la majorité dans le top 8 mondial. Avant d'entamer ses premiers Jeux, le natif du Chesnay ne pointait qu'au 35e rang mondial. 

Une "Formule 1" enfin au poids

Sous les yeux de certains de ses coéquipiers en équipe de France, Romane Dicko en tête, mais aussi d'un des plus grands judokas français de l'histoire, David Douillet, Gaba a décidé de voir les choses en grand à Paris.

De "bon" judoka, comme le voyait Stéphane Frémont, son ancien coach chez les jeunes, devenu responsable de la cellule d'optimisation de la performance, le Français a su mettre les bons ingrédients pour en devenir un grand. "Il a travaillé et réglé ses soucis de poids. Il ne mangeait pas ses jours de compétition, donc une Formule 1 sans carburant, il ne va pas au bout. Aux Europe, des choses ont été mises en place", explique Frémont, sans en dire plus.

"Je me sens bien, j'ai pas de pression, je suis juste là pour faire mon taf. Je veux gagner."

Joan-Benjamin Gaba, vice-champion olympique à Paris

à franceinfo: sport

Une première breloque en bronze vient valider le travail tardif du garçon licencié au club JC Chilly Mazarin Morangis. A notre micro dans ce même couloir du club France évoqué plus tôt, c'est l'or qu'il annonce viser, plein d'aplomb. Le ton est donné. 

Des breloques, les Bleus du judo en ont déjà beaucoup dans leur sacoche après seulement trois jours de compétition. Du bronze avec Amandine Buchard, Sarah-Léonie Cysique et Shirine Boukli sans oublier la belle médaille d'argent décrochée par Luka Mkheidze. Mais l'or manque toujours à cette équipe comparée à des Avengers en kimono. 

L'argent du bonheur

Une quête qui ne fait pas peur à celui qui a rejoint la marine nationale en octobre. Pas même lorsque le numéro 8 mondial se dresse face à lui dès son premier tour. Du rap dans les oreilles, du feu dans les mains, Gaba vient à bout de Lasha Shavdatuashvili au golden score.

En quarts de finale, même cause, mêmes conséquences. Soichi Hashimoto, numéro deux mondial, prend un troisième shido, signe d'élimination après plus de six minutes de combat et laisse la voie libre au Français monté sur ressorts, qui harangue la foule pendant de longues secondes.

Seul le n°1 mondial Hidayat Heydarov lui résiste, en finale. Mais il faut plus de cinq minutes de golden score pour permettre au judoka azerbaïdjanais de prendre le dessus face à un Français épuisé, mais fier. "J'ai cru en moi. Je n'avais pas un tirage facile", explique-t-il à la sortie de sa lutte, encore en nage. Avant d'enchaîner. "Personne ne croyait en moi. Aux championnats d'Europe, c'était pareil. Mais moi, j'ai cru en moi." Cette fois, tout le monde était là pour l'écouter. 

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