Judo aux JO de Paris 2024 : on vous explique pourquoi il y a de telles différences physiques entre certains combattants en équipes mixtes

Teddy Riner et Romane Dicko, notamment, ont combattu, samedi, face à des adversaires de catégories de poids inférieurs durant la compétition.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Teddy Riner fait face à Lee-Joon-Hwan en quarts de finale de la compétition de judo par équipes mixtes aux JO de Paris, le samedi 3 juillet 2024. (MUSTAFA CIFTCI / ANADOLU)

C'est une image qui prête à sourire. Durant le quart de finale de la compétition par équipes mixtes aux Jeux Olympiques de Paris, samedi 3 juillet, Teddy Riner affronte le Sud-Coréen Lee Joon-Hwan pour apporter le point décisif à la France. Mais un "détail" interpelle. 30 centimètres et près de 60 kilos séparent les deux combattants. 

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Paris 2024 - Judo : la France se défait de la Corée du Sud . (France Télévisions)

Le judoka de 22 ans a été médaillé de bronze durant ces Jeux olympiques en individuel mais dans la catégorie... des -81 kg alors que le Français a décroché l'or en +100 kg. Un monde les sépare.

Le poids au centre des stratégies

C'est un cas de figure récurrent dans cette compétition car certaines catégories de poids diffèrent avec la compétition individuelle. Ici la catégorie de Riner a été remplacée par celle des +90 kg alors que celle de Romane Dicko (+78 kg) a laissé place à celle des +70 kg.

Le combat entre Teddy (Riner) et le Coréen Lee Joon-Hwan donnait l'impression de voir David contre Goliath. Mais il s'est pris un mur.

Emilie Andéol, championne olympique à Rio et consultante pour France Télévisions

Ces différences permettent ainsi des combinaisons de combattants multiples. Et sont le lieu de stratégies parfois audacieuses. "C'est un coup de poker ! Hier, Kim Min-jong (+100 kg) a perdu contre Teddy et peut-être a-t-on voulu éviter de perdre à nouveau", explique Emilie Andéol, consultante pour France Télévisions et championne olympique à Rio, avant de poursuivre. "Le judo est un sport de déséquilibre, donc on va utiliser la force de Teddy pour le faire basculer." Une stratégie perdante : Teddy Riner n'a ainsi pas tremblé face au Sud-Coréen, infligeant un ippon au bout d'une minute trente de combat. 

Ce cas de figure, Romane Dicko (+78 kg) l'a vécu aussi au tour suivant face à l'Italienne, Alice Bellandi, combattant en -78 kg habituellement. L'idée italienne est alors d'utiliser la mobilité de Bellandi, plus légère, pour "faire péter le cœur" de Romane Dicko. "Sur le long terme, si elle tient, l'équilibre peut basculer en sa faveur", poursuit Emilie Andéol.

La judokate Sud-Coréenne Kim Ji-su prend le dessus face à Marie-Eve Gahié durant le quart de finale de la compétition par équipes mixtes, lors des JO de Paris 2024, le samedi 3 août. (JACK GUEZ / AFP)

Si Romane Dicko n'a pas tremblé (ippon), la tactique avait porté ses fruits côté coréen au tour précédent, face à Marie-Eve Gahié chez les -70 kg. Kim Ji-su (-63 kg) est ainsi montée de catégorie le temps d'une journée et a réussi à prendre le dessus sur la Française. Sans conséquences, cependant. 

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